Directeur de mémoire : Bertrand Folléa
Saint Hilaire la Palud, une commune au cœur du marais sauvage.
Au Sud-Est du Marais Poitevin se trouve la commune de Saint-Hilaire-la-Palud dans les Deux-Sèvres (79). À la fois limitrophe de la Vendée (85) et de la Charente-Maritime (17), elle est au carrefour de différents paysages : au Nord et Sud-Ouest, celui du marais mouillé, appelé aussi Venise Verte, paysage vert et boisé creusé de conches et canaux où l’agriculture maraîchère se mélange au tourisme de loisirs (promenade en barque, vélo, randonnées…) ; à l’Est et Ouest, un paysage plus ouvert de grandes cultures où la verticalité de l’ancien bocage est parfois encore perceptible. Tout à l’Ouest, la commune est arrosée par le canal du Mignon qui la sépare du département de la Charente-Maritime. Appelée « Capitale du Marais Sauvage », cette commune tire sa notoriété du paysage qui l’entoure, notamment pour son développement touristique ainsi que la valorisation de ses produits. Elle possède une forte identité maraichine (architecture, végétation, structures hydrauliques…). Ses canaux, conches, rigoles, fossés, couvrent plus du dixième des 1600 hectares de l’ensemble du Marais Mouillé.
Situé au coeur de cette commune d’environ 1600 habitants, le bourg de Saint-Hilaire est à l’interface de ces deux paysages, comme une porte sur le marais mouillé. L’identité du village se caractérise par son architecture typique, ses nombreux petits ports cachés, quelques bâtiments remarquables (églises, mairie, marché couverts), une vie associative développée et de petits commerces qui perdurent. Depuis quelques années, le tourisme y est grandissant et l’urbanisation s’y développe en périphérie.
De nombreux enjeux se posent autour de ce territoire. Le premier concerne son identité maraichine et la présence du marais dans les zones urbaines. De plus, Saint-Hilaire-la-Palud est, comme beaucoup de communes, aujourd’hui, défigurée dans sa périphérie par l’implantation de lotissements sans caractère qui participent à cette perte de l’identité maraîchine (architecture significative, palette végétale, implantation du bâti…) et soulèvent de nombreuses questions: Comment affirmer cette identité maraîchine au sein de la commune ? (traitement des espaces publics, maîtrise de l’urbanisation par l’implantation du bâti, la qualité architecturale et végétale des nouveaux quartiers, valorisation des anciens ports, accès piétons aux canaux .. ). Comment marquer cette position de porte sur le marais mouillé ? …
Le second porte sur sa position de commune adhérente au parc inter-régional du Marais-Poitevin. Comment applique-t-elle les orientations du parc à son échelle ? Quelles en sont les conséquences (tourisme, urbanisation, vie locale, économie…) ? Quelles sont ses relations avec son grand paysage ?…
Le troisième questionne la notion d’économie en milieu rural. Comment maintenir les activités agricoles et commerciales locales ? Comment développer le tourisme tout au long de l’année ? Comment favoriser l’installation de nouveaux habitants (rénovations, nouvelles constructions …) tout en gardant un tissu urbain cohérent ? …
Profitant de la révision de son PLU, la commune cherche aujourd’hui à rendre le marais plus présent sur son territoire et en particulier dans les zones urbaines. En effet, depuis ces dernières le marais et le rapport à l’eau ont disparu avec le temps et sont aujourd’hui peu perceptible. Après avoir mis en évidence les fondements de ce territoire et ses transformations progressives au fil de l’histoire, j’aimerais m’interroger sur la manière de faire réapparaître le marais dans le bourg et les villages. En définissant les différents traits de caractères qui font le marais poitevin et en les faisant ressortir dans les zones urbaines de la commune, Je montrerais que Saint Hilaire la Palud répond à cette appellation de Capitale du Marais Sauvage.