CYCLE DE DISCUSSIONS 2019-2020
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Chaque année, l’école organise, à raison d’une par mois, un cycle de discussions intitulé Les discussions de la Chocolaterie.
Cette année, le thème est « Leçons de choses ».
Les thèmes retenus doivent permettre, tant au public extérieur qu’à nos élèves de pousser plus loin leur réflexion sur les territoires où ils devront intervenir.
En 2019, l’école du Bauhaus a cent ans. Fondé à Weimar (Allemagne) par l’architecte Walter Gropius, transféré à Dessau puis à Berlin jusqu’à sa fermeture en 1933, cet établissement d’enseignement n’a cessé de renaître depuis sous diverses formes transversales, au sein d’instituts d’arts appliqués, d’écoles de design, de départements d’architecture. Son esprit d’expérimentation pédagogique rayonne bien au-delà de son époque et du continent européen – jusqu’à Chicago, Tel-Aviv, Le Cap, Tokyo. Il inspire aussi l’École de la nature et du paysage de Blois depuis sa création il y a vingt-cinq ans. L’interdisciplinarité exigeante et les coopérations entre enseignants, l’intelligence collective associant les étudiants aussi bien que les industriels à travers l’interrogation constante des formes construites et du design, mais aussi le goût de la fête et de la créativité, ont révolutionné les pratiques d’enseignement ; tout comme la réflexion sur les besoins sociaux, sur l’articulation de toutes les échelles de la conception spatiale ou la priorité donnée aux manipulations concrètes de matériaux. Le Bauhaus a placé l’expérience active, située et partagée au cœur de sa pédagogie.
En écho à ce centenaire célébré dans le monde entier, notre cycle de discussions explore cette année diverses manières d’apprendre. Comment et avec qui tire-t-on des enseignements du monde qui nous entoure en vue de concevoir et transformer des lieux de vie ? Une école du paysage ne peut répondre qu’en se déplaçant et se décentrant, à l’écoute de multiples savoirs et savoir-faire : ceux des professionnels, praticiens ou institutions publics et privés, bien sûr, mais aussi ceux qui sont issus des milieux vivants, des choses mêmes. Le décloisonnement, l’absence de segmentation et de hiérarchie a priori est le principe actif et fécond d’un telle ouverture. Apprendre des choses en vue de former des paysagistes, c’est apprendre à observer, connaître et accompagner, sans ordre préétabli : les métiers de l’agriculture, du jardinage ou du génie civil, les mondes et les projections imaginaires de l’enfance, les usages de l’énergie, différents vocabulaires techniques professionnels, les variations des cycles économiques et politiques, les associations végétales, les représentations photographiques d’un quartier ouvrier, les gestes des travailleurs du BTP, l’histoire d’un lieu habité, les conduites animales, les règlements d’urbanisme, les tâches domestiques, l’expression des désirs et des contraintes dans un cahier des charges, les usages ordinaires d’un système de transport, le dessin d’un banc public, les formes d’une ville… Sans spécialisation ni maître à penser, l’organisation d’un tel parcours exige une attention constante aux temps de l’organisation quotidienne et aux conditions concrètes de l’apprentissage. C’est à l’épreuve des choses vivantes – des lieux, des sols, des plantes, des humains – que l’usage intelligent des ressources matérielles et les habitudes de coopération se renforcent mutuellement. Se rendre attentif à l’enseignement diffus de ces choses, entendre leurs leçons inachevées : l’école de la nature et du paysage, à son échelle modeste, participe à de telles transmissions. Ce cycle de discussions propose quelques aperçus de l’étonnante diversité des manières d’apprendre en ouvrant les fenêtres des bibliothèques, des ateliers et des salles de cours sur les vastes horizons du dehors.
La Chocolaterie ouvre ses portes pour accueillir des discussions publiques accessibles à toutes et à tous, pour une nouvelle saison. Ces discussions, gratuites et libres d’accès, ont lieu une fois par mois à 18h30 dans la salle de conférence de la Chocolaterie. Elles sont organisées par l’École de la nature et du paysage (INSA Centre Val de Loire) en partenariat avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement 41, La Mission Val de Loire Patrimoine mondial, Ciné Fil et Studio Zef.
la carte blanche des rendez-vous de l’histoire
prendre et apprendre du « décor naturel » Pasolini pédagogue
9 octobre 2019 – 18H30 dans le cadre des Rendez-vous de l’Histoire de Blois – amphi Denis Papin
Le poète Pier Paolo Pasolini fut instituteur, la pédagogie a marqué son oeuvre. Il fut aussi cinéaste, son regard et son intelligence se sont mis à l’écoute de la nature, il fi t un jour un casting d’arbres africains : nous l’écouterons, à notre tour, enseigner par les corps et les lieux.
Une conférence de Hervé Joubert-Laurencin, professeur en études cinématographiques à l’université de Paris Nanterre-Paris 10.
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la discussion de novembre ethno-écologie animale
14 novembre 2019 – 18h30
Nicolas Lescureux s’intéresse à la construction des savoirs sur l’écologie des animaux et aux influences réciproques entre pratiques humaines et comportements animaux, sauvages ou domestiques. Il a notamment travaillé sur les relations entre sociétés pastorales et prédateurs en Asie Centrale et dans les Balkans.
Une discussion avec Nicolas Lescureux, ethnoécologue chargé de recherche au CNRS.
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la séance de novembre deux ou trois choses que je sais d’elle
(Jean-Luc Godard – 1967)
18 novembre 2019 – 20H00 aux cinémas Les Lobis, séance en partenariat avec Cinéfil
« Apprenez en silence deux ou trois choses que je sais d’elle. Elle, la cruauté du néo-capitalisme. Elle, la prostitution. Elle, la région
parisienne. Elle, la salle de bains que n’ont pas 70% des Français. Elle, la terrible loi des grands ensembles. Elle, la physique de l’amour. Elle, la vie d’aujourd’hui ».
La projection sera suivie d’une discussion avec des enseignants de l’école.
la discussion de janvier azimut : une marche photographique
14 janvier 2020 – 18H30
A travers ces parcours, Tendance Floue souhaite faire l’expérience paradoxale de la liberté et de la contrainte qu’offre la marche.
Le ralentissement du temps, la soumission à la météo et l’épuisement du corps changent le rapport aux lieux traversés, aux paysages découverts, aux rencontres possibles produites par ce lent déplacement.
Une discussion avec Grégoire Eloy et Bertrand Meunier, photographes, membres du collectif Tendance Floue et co-coordinateurs du projet AZIMUT.
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la discussion de février espaces de démonstrations : les expositions du Bauhaus
14 février 2020 – 18H30
Le fondateur du Bauhaus, Walter Gropius, mentionne dans son manifeste de 1919 la conception d’expositions, outils majeurs de
communication. L’école consacre à partir de 1928 un atelier à cette «Ausstellungsgestaltung», et Moholy-Nagy, Bayer, Schawinsky ou Gropius en feront une activité autonome, avec des répercussions internationales.
Une discussion avec Elke Mittmann, docteur en histoire de l’art et de l’Architecture, directrice de la Maison de l’Architecture du Centre – Val de Loire, Orléans.
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la discussion de mars yes we camp
3 mars 2020 – 18H30 – Discussion organisée par les élèves
Le caractère temporaire des déploiements portés par Yes We Camp crée une dynamique d’implication nouvelle, qui inverse la méthode classique de conception/déploiement d’un projet. Il faut aller vite, oser, et se soucier davantage du processus que du résultat. Le caractère participatif du travail de ce collectif nous amène à nous interroger sur l’art de transmettre des expériences, des compétences, mais aussi un talent à fédérer un nombre de participants d‘horizons variés, autour d’un projet commun, dévoilant une énergie et une capacité collective parfois insoupçonnée. Une discussion organisée par les élèves avec des membres du collectif yes we camp.
la discussion de mars à l’école des espaces publics
10 mars 2020 – 18H30
Comment les enfants explorent-ils les villes ? À partir de ses recherches et d’autres enquêtes de sciences sociales, Clément Rivière propose un regard de sociologue sur les apprentissages que réalisent les enfants dans les espaces publics urbains.
Une discussion avec Clément Rivière, maître de conférences en sociologie à l’université de Lille et chercheur au CeRIES.
Télécharger l’affiche/programme.
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