Comprendre les paysages agricoles,
une expérience pédagogique in situ, par la marche
Depuis plusieurs années, l’École accompagne certaines institutions locales dans leurs politiques publiques, dans le cadre d’un atelier intitulé Paysages et projet de territoire, orchestré par Lolita Voisin ; par exemple le syndicat mixte du Pays des Châteaux dans l’élaboration de sa politique locale alimentaire (2018) et dans l’invention d’une nouvelle instance : le Conseil local de l’alimentation (2019)1. En 2023, de nouveaux enjeux ne cessent d’émerger, que semblent concentrer les paysages agricoles.
D’autre part, le Pays des Châteaux mène depuis longtemps une politique touristique engagée autour des mobilités douces. Il y a plusieurs années, l’un des projets remarquables du Pays des Châteaux fut par exemple un projet d’itinéraires Les châteaux à vélo. Aujourd’hui, après le confinement, avec le poids énergétique des mobilités touristiques, la question des cheminements, des traversées, des traversées piétonnes sont au cœur des enjeux à venir.
S’ils ont déjà expérimenté l’accompagnement des nouvelles politiques publiques inclusives telle qu’une politique alimentaire, comment les paysagistes pourraient-ils se saisir des paysages agricoles dans toute leur complexité ? Comment se situer auprès des acteurs publics, responsables de politiques d’alimentation et de mise en tourisme, tout en considérant au plus près les agriculteurs eux-mêmes et leurs trajectoires individuelles ? Comment utiliser leurs compétences spatiales pour aider tous ceux qui passent — habitants, visiteurs, touristes, responsables, à comprendre les paysages agricoles ?
Embarqués dans cette vaste question, en juin 2023, les élèves de quatrième année ont inventé une expérience in situ, sous forme d’une marche collective, traçant un sentier, mettant en scène l’expérience de traversée des paysages. Une expérience ouverte, imaginée comme infinie, afin de se donner l’opportunité d’entendre mieux celles et ceux qui composent et transforment les paysages agricoles, d’entrer et de traverser les lieux cultivés, et à partir de cette expérience corporelle, changer de point de vue, déconstruire les a priori et contribuer à amplifier la lecture partagée de l’extraordinaire complexité des paysages agricoles. Ici, en Petite Beauce, dans la commune de Maves, ouverte à tout vent et à tout temps.
Photographies de la marche imaginée par les élèves à Maves.
