Département de l’Eure en Haute Normandie.
Nous sommes entre évreux et Louviers, dans la vallée de l’Iton.
Une ancienne voie de chemin de fer, d’une trentaine de kilomètres, s’étire dans le fond de cette vallée.
Elle est abandonnée, en friche, et disparaît parfois complètement.
à cause de cela, il n’existe plus aujourd’hui de connexion directe par le train entre ces deux villes, et par extension, plus aucune entre évreux et Rouen, qui sont deux agglomérations majeures de Haute-Normandie. Pourtant chaque jour, de nombreuses personnes font le trajet d’une ville à l’autre pour aller travailler et la voiture est devenue le moyen le plus simple d’y parvenir.
Beaucoup de projets sont restés en suspend autour de l’ancienne voie, notamment à cause d’un manque de moyen évident, mais aussi de par la non préoccupation des politiques en place. Malgré cela, la plupart des habitants attendent une réelle réhabilitation ou une transformation, et bon nombre d’associations militent également dans ce sens.
Comment la mobilité locale des usagers, peut-elle être renouvelée par la présence de l’ancienne voie ferrée au sein de ce paysage de grande échelle ?
Parallèlement à cela, en vallée de l’Iton aujourd’hui, rien n’a réellement été fait pour mettre en valeur le paysage. Prairies humides, élevage, culture céréalières, fermes et petits villages, coteaux boisés et falaises de calcaire sont pourtant les éléments clés de ce site. A l’inverse, l’expansion urbaine des villes et les lotissements grignotent peu à peu les parcelles, tout en s’étalant le long des routes principales. De plus, les entreprises s’installent, profitant du faible coût des terrains dans la vallée.
De ce fait, la population locale se retrouve de plus en plus dissociée de ce paysage qui l’entoure, car elle en oublie l’origine. Paradoxalement, ce même paysage se révèle attractif sur le plan touristique, car riche en balades. Ainsi, le train, au lieu de couper tout ces éléments et renforcer ce sentiment de mitage dans le territoire, pourrait au contraire devenir le vecteur de sa réorganisation.
Comment le train peut-il engendrer une nouvelle manière d’organiser, d’habiter et de vivre le paysage de la vallée ?
De plus, à l’horizon 2025, une nouvelle ligne à grande vitesse se dessinera entre Paris et la Normandie. Ce projet de grande envergure s’inscrit dans le cadre du Grand Paris, mais également dans l’idée future de réunification des deux Normandie. à l’heure actuelle, a été retenu pour cette nouvelle ligne, un « fuseau large » de tracé. Ce fuseau reliera notamment lui aussi les villes d’évreux et Louviers, avec en surplus la création de nouvelles gares. Ce projet s’inscrit donc dans un contexte beaucoup plus large, tout en ayant les mêmes objectifs que l’ancienne ligne, sur ce tronçon.
Dans quelles mesures ces deux projets peuvent-ils se compléter et se recouper tant au niveau rural qu’urbain ?
Ce projet de paysage autour du train et de la mobilité, s’organise suivant des échelles différentes, et des questionnements différents. C’est en cumulant et en croisant tous ces niveaux de réflexion que se formera alors un projet sur cette ligne tout au long de sa longueur, mais aussi de son épaisseur.
Comment retrouver un tracé cohérent sur l’ensemble de la voie ? Comment ces changements peuvent-ils transformer et améliorer les espaces existants ? Comment réinvestir les anciennes gares ? Sont-elles suffisantes ? Quels avantages pour les habitants ? Pour les agglomérations ? Comment cette voie ferrée peut elle donner une nouvelle dynamique dans les secteurs pavillonnaires ? Et surtout, comment pourra être perçu cette reconquête paysagère dans les politiques de déplacements actuels ?
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