Etudiante : Emilie Sauveur |
Directeur de mémoire : Marc Claramunt |
Raviver le quartier du Pile à Roubaix par la dynamique sociale.
|
A quelques pas du centre-ville de Roubaix se trouve le quartier du Pile. Ce quartier populaire est une relique de l'ancien tissu urbain issu d'un passé industriel lié au textile. Les petites maisons ouvrières en briques alignées forment une unité architecturale prononcée et permet d'affirmer une identité propre au Pile. De multiples courées occupent les coeurs d'îlot et densifient d'avantage le bâti. Cet ensemble très structuré se retrouve perturbé par la présence d'imposants bâtiments dont les cheminées s'érigent encore dans le ciel. Depuis le déclin de cette industrie, le quartier s'est progressivement dégradé. Une grande partie du bâti est devenu insalubre et déserté. Les ordures s'empilent sur les trottoirs. Les commerces ont été abandonnés. Les usines ont fait le vide. Le quartier s'est complexifié et s'essouffle petit à petit. Sa vitalité a laissé place à une image négative et à de nombreux interstices toujours inexploités. Aujourd'hui, le Pile est au coeur des préoccupations d'une étude visant à réhabiliter les quartiers anciens de la ville avant les élections municipales. La requalification d'une petite partie du quartier ainsi que la création de la nouvelle mosquée sont en cours. Cependant, rien n'est encore acquis par la maîtrise d'ouvrage. D'ailleurs, aucune forme de projet n'a été encore abordée. Face à cette situation, je me positionne comme un élément nouveau au projet. Ma vision s'élargissant à l'ensemble du quartier peut amener de nouvelles questions à une échelle différente. En tant qu'étudiante, j'aimerais apporter à la maîtrise d'ouvrage une vision globale du quartier qui, pour l'instant, ne semble pas exister. Exclus par les politiques d'aménagement de la ville, les habitants se retrouvent incompris face à celles-ci et désavantagés par rapport aux autres quartiers. Ils semblent épuisés face à ces projets qui les écartent du devenir de leur quartier. Malgré cette impuissance, le Pile reste un lieu de solidarité, d'identité et de convivialité. La présence d'associations et d'événements particulièrement engagés dans l'évolution du quartier ainsi que l'existence de jardins partagés m'indique qu'une énergie sociale importante est toujours active. En agissant en tant que paysagiste médiatrice, je souhaiterais impliquer les différents acteurs à la fois dans la conception et dans l'élaboration d'un projet dans le but de solliciter leur temps et leur imagination au service du quartier. Par ailleurs, les imperfections du quartier représentent une réelle opportunité dans l'impulsion d'une nouvelle dynamique du Pile. Investir les moyens humains et matériels déjà présents sur le site, notamment en exploitant l'énergie sociale et les espaces vacants, permettrait de fabriquer un projet cohérent répondant aux contraintes économiques et sociales de ce site défavorisé. |