Etudiante : Julie-Amadéa Pluriel |
Directrice de mémoire : Claire Dauviau |
Les ruines de la montagne de Crussol.
|
Depuis Valence, on voit déjà ce promontoire rocheux et les ruines qui le coiffent. Attirés, on traverse le Rhône, et le regard est happé par la forme massive qui s'élève dans la vallée, qu'ici on nomme « la montagne de Crussol ». Un regroupement intercommunal s'est crée autour de ce lieu : il s'agit de la communauté de communes Rhône-Crussol, fondée dans l'optique de protéger ce patrimoine bâti du XIème siècle, inscrit aux monuments historiques, et lui donnant ainsi un aspect politique non négligeable. Les travaux qui y ont été menés ont été de défricher les ruines, puis de les consolider d'un point de vue sécuritaire. Aujourd'hui, les objectifs sont la reconstruction du bâti dans le but de faire ressortir habitats, chemins et ruelles, la préservation des espaces naturels et la valorisation touristique. C'est dans la lignée de cette aventure que viendra prendre place mon travail, dans l'écriture du devenir de Crussol. Cet avenir est mis en question sur plusieurs aspects : Celui de l'accueil du public tout d'abord : comment gérer la forte fréquentation d'un site dangereux par sa proximité au flanc de la falaise provoquant une difficulté d'accès tout en gardant les qualités qui en font son charme ? D'autre part, la question se pose de la restauration des ruines du château et de son village : vers quels objectifs tendent les travaux de reconstruction ? Comment envisager la sauvegarde de ce patrimoine ? Comment trouver la juste mesure d'une restauration qui ne soit pas littérale, mais plutôt cherchant la finesse d'une poésie suggestive ? Mais encore, l'aspect de la gestion du site me pose question : si, il y a 25 ans, la prise en main des ruines bâties et du patrimoine naturel s'est faite de façon conjointe, aujourd'hui, la communauté de communes a mis en place deux gestionnaires du site. J'ai rencontré le régisseur de Crussol, qui y travaille depuis les prémices et s'occupe aujourd'hui du patrimoine bâti et de l'accueil du public : un personnage fondateur dans cette histoire. D'autre part, le responsable des espaces naturels, qui gère les espaces classés Natura 2000. Ce dernier occupe une fonction relativement récente qui semble avoir beaucoup de poids dans les décisions actuelles. Enfin, il me semble que la valeur territoriale de Crussol est sous-estimée. Mon rôle de paysagiste se fait ici subtil : sur un lieu déjà bien vivant, animé par une volonté de protection, de reconstruction et d'ouverture au public, il me semble pouvoir apporter une vision autre de l'avenir de ce patrimoine, plus en adéquation avec l'échelle de son réel impact sur le territoire. |