Mon site de diplôme est situé sur la façade maritime de Le Portel, dans la communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB), dans le Pas de Calais.
Situé sur la Côte d’Opale, le site s’étend sur une longueur d’environ 3 km. Jadis petit hameau de pêcheurs, c’est aujourd’hui une ville « coincée » entre la mer (à l’ouest), le port (au nord) et la Liane (à l’est), frontière fluviale entre Boulogne sur Mer et Le Portel.
Ce n’est pas une cité balnéaire. C’est un littoral occupé par ses habitants, méconnu des touristes. L’activité de la pêche et le ramassage des moules sont des activités chères aux Portelois.
Les enjeux sont à la fois environnementaux et économiques (avec l’activité du port). Le site se découpe en trois séquences paysagères distinctes. La première, au nord de ce territoire, est le site de l’ancien hoverport*. Aujourd’hui, ce n’est plus qu’une grande surface plane de béton sur la plage. L’unique bâtiment, une tour sur pilotis, est occupé par les services de l’urbanisme de la CAB et la douane maritime. Les hangars sont inoccupés. C’est une zone stratégique puisqu’elle est située entre :
- la zone d’activité portuaire au Nord,
- la ville du Portel et sa grande digue un peu plus au Sud,
- le parc des falaises en haut de la falaise morte à l’est.
La ville voudrait en faire un site de balnéothérapie, la CAB a souhaité en faire un site d’aquaculture… mais aucun de ces projets n’a vraiment été abouti.
Cette zone « tampon » est aujourd’hui un arrière port abandonné. La question des circulations y est aussi un enjeu. En effet, la CAB souhaite créer une mixité des usages sur le port (création de logements, d’un théâtre, de bureaux … ).
La falaise morte peut être un support aux circulations douces entre Le Portel et Boulogne sur Mer. Les enjeux seraient donc, d’une part, faire un projet basé sur les activités de loisirs portelois, et d’autre part, faire la transition entre le Parc des Falaises, Le Portel, le port et, plus largement, Boulogne sur Mer.
Un peu plus au sud, l’hoverport laisse place au « littoral urbanisé ». C’est là que Le Portel rentre véritablement en confrontation avec le littoral. Une digue d’une vingtaine de mètre de haut, sur une longueur de 700 m, constitue un véritable rempart entre la ville et son littoral. La topographie, le tissu urbain dense, le manque d’entrées, rendent la plage difficile d’accès.
Avec la montée des eaux, on peut se demander le futur d’un tel endiguement. C’est une question qu’il faudra se poser à l’avenir et un enjeu à long terme.
Les enjeux sur cette séquence sont donc de tisser des transversalités entre la plage et le parc des falaises d’une part, et la plage et le centre ville d’autre part. Un autre enjeu est le devenir de la digue (comment accéder plus facilement de la ville à la plage ? Quelles modalités possibles pour préserver d’un côté le cordon littoral et d’un autre la ville ?).
Enfin, le littoral « naturel » au sud du site, constitue une coupure dans l’urbanisation (entre Equihen, Outreau et Le Portel). Cette séquence-là se regarde à l’échelle de toute l’agglomération boulonnaise. Ce périmètre, en périphérie de la ville, est composé de cultures, d’un site historique (le fort d’Alprech, fort napoléonien), et d’une zone humide. La pression foncière, très forte, est encadrée par la loi littorale.
Le littoral portelois ne doit pas être qu’un site tourné vers le tourisme. Il doit aussi veiller à valoriser les activités pratiquées par les Portelois, et leur patrimoine culturel et historique (les 3 forts napoléoniens, la pêche, …). Le site de l’Hoverport comme le site du fort d’Alprech et ses alentours ne se pensent pas sans le Portel.
Le projet de paysage cherchera donc à redonner une cohérence et une lisibilité à ces 3 séquences afin de mettre la reconnaissance et la valorisation de ce paysage comme base d’un développement urbain prévisible.
* Hoverport : partie d’un port formée d’un plan incliné et réservée à l’accostage des aéroglisseurs (Larousse) |