Etudiant : Damien Durvie |
Directrice de mémoire : Catherine Farelle |
Un projet « fortificateur » pour le grand Lyon. Le Fort de Vancia, un des belvédères sur le paysage lyonnais.
|
La ville de Lyon s’est installée à la confluence du Rhône et de la Saône. Ce site remarquable a été le lieu de convoitises. Cela a conduit la ville à se protéger derrière des remparts. L’urbanisation grandissante n’a cessé de repousser les protections. L’état de la ceinture fortifiée de Lyon, nous donne à voir un réseau de 14 forts entourant approximativement les 9 arrondissements de la ville de Lyon. La seconde ceinture fut construite un peu plus tard, entre 1875 et 1893. Cet ensemble de 16 forts se situe à la limite de la communauté urbaine du Grand Lyon. Les forts de la première ceinture sont en zone très urbanisée. Sept d’entre eux n’existent plus et laissent place aujourd’hui à d’autres édifices alors que six autres sont occupés ou en réhabilitation. Il reste un fort pouvant faire l’objet d’un site de projet, le fort de Loyasse. Les forts de la seconde couronne sont tous encore visibles. Huit forts peuvent faire l’objet de restaurations et de projets, trois forts sont propriétés du ministère de la Défense et de l’Intérieur et sont donc inaccessibles, un seul est en très mauvais état (il ne reste qu’un amas de pierres et de terre). Ces constructions sont souvent des points de basculement entre l’aire urbaine et les campagnes. La diversité de paysages entourant Lyon est notamment perceptible depuis ces points stratégiques. Les forts du Nord Ouest nous donnent à voir le paysage sauvage des Monts d’or, ceux du Sud ouest le paysage de la péri-urbanisation des monts du Lyonnais, ceux du Sud-Est la plaine agricole du Rhône et ceux du Nord-Est sont tournés vers le paysage marécageux du plateau des Dombes. Ce patrimoine qui tombe dans l’oubli attend un projet global. Certains élus et certains habitants souhaitent voir ce patrimoine boudé revivre. Ce patrimoine militaire est encore visible mais peu lisible sur le territoire Lyonnais. Il témoigne d’un passé guerrier. C’est aussi une oeuvre architecturale et le reflet d’une lecture du territoire. Ces éléments méritent d’être intégrés à un véritable projet urbain à l’échelle de l’agglomération Lyonnaise. Ces sites ponctuels faisant partie d’un réseau sont idéalement situés. Ils sont soit aux portes de la ville soit au coeur même de la ville. Il sont aujourd’hui le prétexte pour nous parler d’histoire, d’architecture, de paysage et de s’évader vers les paysages du Lyonnais. Ces forts recèlent des merveilles. Ces « masses » de pierres et de terre sont très raffinées. Le manteau végétal qui les habille contraste avec leur environnement agricole, urbain ou péri-urbain. C’est le lieu d’une diversité végétale et animale intéressante. Le fort de Vancia est considéré comme l’un des 58 sites d’intérêt écologique du Grand Lyon: c’est dire la richesse qu’il renferme. On l’appelle le « mont blanc des Dombes » puisqu’il domine ce grand paysage ponctué de tâches d’eau gigantesques. Le fort est excentré du tissu urbain de densité très variable. Il peut néanmoins être l’élément fédérateur entre ces formes urbaines variées : le village agricole de Vancia, les « barres » de la ZUP de Rillieux-la-Pape, le vieux bourg de Rillieux et de Sathonay village et le village de Sathonay camp, construit comme un lieu militaire. Ce lieu de défense n’attend aujourd’hui qu’un projet évolutif réunissant les populations locales et accueillant celle de l’agglomération. La citation de Cédric Lambert dans ‘Nature et Artifice’ de 1999 donne la voix pour le projet de réhabilitation du fort de Vancia et de son environnement : « Il est vrai que nous avons besoin d’un lieu qui ne soit pas seulement bien organisé mais aussi chargé de sens et de poésie ». |