Etudiante : Sybille de Cussy |
Directeur de mémoire : Jean Grelier |
Calais Ouest : Redécouverte d'un territoire en marge.
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Au détour de la ville, alors qu’en suivant ses axes, on se retrouve soudain face à une rupture, confronté à une toute nouvelle échelle d’appréciation de l’espace, perdu dans des lieux qui n’ont ni forme définie, ni inscription dans leur contexte, ni vocation apparente. Ils ne font pas partie de la ville, n’en sont pas étrangers non plus. Dans le quartier Ouest de Calais, l’espace semble se dilater et l’unité de mesure de la ville ne semble plus être l’humain. Isolé par le port de plaisance au Nord, la citadelle à l’Ouest, les voies ferrées au Sud et les cités et zones pavillonnaires à l’Est; le quartier, pourtant entouré de repères identitaires forts de la ville, est en marge, abandonné. La ville de Calais s’est développée autour de l’eau: de la mer, de son port, de ses canaux, qui structurent la trame urbaine. En effet, la ville n’a pu se développer que par l’assèchement des marais qui entouraient la cité initiale avec la création des canaux. Le développement de la ville s’est fait vers le Sud, absorbant peu à peu les villages alentours pour former une continuité urbaine, agrandissant les limites de la ville. L’Ouest de la ville ne s’est néanmoins urbanisé qu’après la seconde guerre mondiale, pour remplacer les terres agricoles et maraichères, à l’écart du noyau de la ville, par des barres d’immeubles dans ce qui deviendra la cité du Fort Nieulay, ainsi que plus récemment par les extensions pavillonnaires de la commune de Blériot-Plage. Il ne reste aujourd’hui que quelques terres agricoles et des jardins ouvriers pour seuls témoins du passé de ces terres. Il n’y a donc plus de dialogue entre les entités de la ville. Ainsi, sur plus de quarante hectares s’étendent différents sites, morcelés, enclavés, juxtaposés les uns aux autres: un ancien hôpital (relocalisé à l’Est de la ville), une ancienne décharge d’ordures ménagères (qui est maintenant un parking accueillant les caravanes et camions des forains), une friche qui faisait office de stockage de cuves de pétroles, une entreprise de stockage de voiture (qui sera relocalisée dans le projet de port 2015) dont une partie est en zone inondable et enfin, un immense parking et une friche longeant le port de plaisance. Le site évoque le vide, le morcellement, le hors lieu_ hors du temps, de l’espace. Il est donc bien question de l’identité du site, de la ville, de retrouver un sens à ces espaces qui avaient perdu tout lien avec la forme de la ville, sa logique, ses paysages. |