Etudiant : Maxime Coache |
Directeur de mémoire : Marc Claramunt |
Au fil du fleuve, halte à Abbeville, porte d’entrée de la Baie de Somme.
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En Picardie, le fleuve Somme traverse d’Est en Ouest les départements de l’Aisne et de la Somme. Long de 245 kilomètres, il finit sa course à Saint-Valéry formant un estuaire reconnu mondialement pour la qualité de ses paysages. En aval, à Abbeville, il existe un lieu qui témoigne de ce passé où les péniches s’arrêtaient: les quais de la pointe. Cependant, seules les photographies anciennes racontent cette activité. L’apparition du chemin de fer et l’ensablement de la baie a provoqué le déclin du transport fluvial sur la Somme. Aujourd’hui, les péniches de marchandises ont disparu et les quais sont désertés. Pourtant proche du centre-ville, cet ancien port n’a jamais connu de renaissance et semble abandonné. Toutefois, au premier rayon de soleil, je suis surpris par la venue naturelle de la population. Le site s’anime de promeneurs en tout genre, pécheurs, boulistes, et camping cars. Une péniche accoste: il s’agit de touristes canadiens qui descendent la Somme à bord d’une petite péniche. Ceux-ci m’expliquent qu’ils font étape ici, par défaut uniquement, car il n’y a pas d’anneau libre au niveau de l’écluse suivante. En effet, faire étape à Abbeville n’a aujourd’hui rien d’exceptionnel pour les vacanciers (ni équipement ni structure d’accueil, aucun commerce à proximité du fleuve,...). Abbeville a une position stratégique dans le territoire. Aux croisements des principaux axes de communications (autoroutes A16 et A28, chemin de fer et voie fluviale), la municipalité aime parler de «porte de la baie de Somme». Le canal maritime, véritable segment de 15 kilomètres de long dans le paysage, relie Abbeville à l’embouchure. La baie de Somme reconnue depuis peu comme grand site de France attire chaque année de plus en plus de touristes. Un réel enjeu touristique se pose sur l’avenir du développement local. Une autre particularité du quartier Nord d’Abbeville est la disparition de la sucrerie. Région sucrière, le Nord de la France présentait jusqu’il y a quelques années de grandes structures d’extraction du sucre. La concurrence de la canne à sucre a provoqué l’arrêt de plusieurs d’entre elles. Fermée en 2008, la sucrerie entière fut récemment rayée du paysage, laissant une friche de 6,5 hectares à l’entrée nord de la ville. Seule la grande cheminée en brique, conservée après de longs débats, nous rappelle le passé du site. Les anciens bassins de décantation, aujourd’hui rebouchés, jouxtent le parc de la Bouvaque, parc péri-urbain où les milieux humides sont valorisés: étangs, canaux, berges, prairies humides... Ces quelques lignes évoquent le caractère évolutif d’une ville dynamique. Abbeville est en perpétuel changement et se transforme parallèlement aux besoins urbains. Des activités apparaissent puis s’effacent pour laisser place à d’autres fonctions. La nouvelle ZAC de la sucrerie annonce un élan de dynamisme pour l’entrée nord de la ville. Ce quartier est à mon sens le nouvel axe de développement important de la ville. |