Etudiante : Rosine Autran |
Directrice de mémoire : Claire Dauviau |
La catastrophe de Vaison-la-Romaine : réconciliation avec une rivière dévastatrice.
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Vaison-la-Romaine, située dans le département du Vaucluse en Haute Provence, ville très touristique de la Vallée du Rhône, est devenue célèbre pour ses ruines romaines et ensuite pour ses inondations. En septembre 1992, Vaison ainsi que tous les villages situés dans la vallée de l’Ouvèze (affluent du Rhône) assistent à une élévation catastrophique du niveau de l’eau. Mais c’est dans cette ancienne cité romaine, que l’ampleur des dégâts est la plus impressionnante. Ce jour-là, la ville est en partie inondée, ainsi que le camping, des lotissements et des immeubles d’habitation imprudemment installés dans le lit majeur. Les dégâts sont considérables (estimés à plus de 500 millions de francs) à Vaison-la-Romaine et dans les communes en aval, on déplore une quarantaine de victimes. 245 communes sont déclarées en «état de catastrophe naturelle». L’histoire et l’analyse géomorphologique indiquent en effet que l’Ouvèze a déjà connu des crues aussi importantes que celle du 22 septembre 1992. Cet évènement n’est pas exceptionnel, en effet, les régions méditerranéennes sont le théâtre d’épisodes de précipitations diluviennes qui surviennent principalement à la fin de l’été et en automne. Cet événement météorologique important, désigné sous le terme d’épisode méditerranéen, semble avoir été amplifié par les modes d’occupation du sol et de gestion des lits des cours d’eau. En effet, l’urbanisation installée par endroit dans le lit de la rivière a participé au phénomène d’embâcle et donc à l’aggravation des dégâts. De plus, les choix culturaux de ces dernières années avec l’apparition de friches agricoles ont eux aussi participé à cette catastrophe. Suite à ces inondations en 1992, de nombreux aménagements anti-érosifs ont été réalisés dans le lit et sur les berges de l’Ouvèze et de ses affluents. Au niveau de Vaison-la-Romaine, ils ont été réalisés dans l’urgence, avec des techniques minérales (enrochement, mur en béton) à l’impact visuel fort en plein centre-ville. Ces installations purement techniques coupent tout contact avec la rivière. De plus, il persiste encore en amont du pont romain des terrains inondables non valorisés, proches de la friche : un terrain vague reconverti en parking sauvage, un camping abandonné, des friches agricoles, une carrière en fin d’exploitation. La ville porte encore à l’heure actuelle les cicatrices de cette catastrophe.
20 ans après ces évènements dévastateurs, Vaison-la-Romaine semble toujours tourner le dos à sa rivière. Les relations qu’entretenaient habitants et touristes avec l’Ouvèze ont été rompues. Après une catastrophe naturelle de cette ampleur, l’enjeu majeur de ce territoire est de réconcilier la ville avec sa rivière et ainsi de trouver un équilibre entre risque inondation, ruralité, tourisme. Le risque inondation doit-il être un frein à l’aménagement d’une ville ? Comment trouver un équilibre entre le développement d’une ville et la contrainte du risque d’inondation? Comment vivre demain sur un territoire à risque? |