La ville d’Azay-le-Rideau s’est construite sur les bords de l’Indre légèrement en amont de sa confluence avec la Loire, au sud ouest de Tours. Cette position stratégique et des conditions climatiques et de sols très favorables à une agriculture diversifiée, ont autrefois contribué à faire de cette partie de la Touraine une région prospère et convoitée dont un patrimoine architectural riche et de qualité témoigne encore aujourd’hui.
La rivière a aujourd’hui presque complètement disparu parmi les boisements, notamment de peupleraies en milieu rural et parmi les jardins et parcs qui jalonnent son cours en ville, seuls les ponts qui permettent de la traverser la révèlent. Comme quelques autres rivières en France, les berges de l’Indre sont en effet principalement privées à quelques rares exceptions près.
Ville touristique, Azay-le-Rideau est connue essentiellement pour son château dont la renommée est internationale, néanmoins on peut aussi y visiter une ville pittoresque, comprenant des édifices médiévaux remarquables, des châteaux et domaines privés d'une densité rare à l'échelle d'une petite ville comprenant aujourd'hui 3500 habitants. Enfin, l'Indre a laissé un patrimoine ordinaire conséquent, dont de nombreux moulins. L'un d'entre eux, situé tout près du château a été récemment racheté par la municipalité. C'est, après ce dernier, l'endroit le plus photographié d'Azay-le-Rideau.
A l'occasion de la révision du PLU et de réflexions préliminaires à la création d'une ZAC, la commune se lance aujourd’hui dans une démarche de reconquête et de réappropriation des berges de l'Indre, patrimoine naturel, fédérateur de l'attrait, notamment touristique de la ville, mais que les habitants et les visiteurs ont presque oublié au profit du patrimoine bâti et de la généreuse offre touristique locale.
Disséminés le long de la rivière, plusieurs sites offrent des opportunités, toutefois ils sont de natures et d'usages variés : château, grands domaines privés ouverts occasionnellement au public, parcours de pêche, camping, terrains agricoles...
Une petite île de l'Indre et un projet de ZAC actuellement en cours d'élaboration en bordure de la rivière s'avèrent être des supports de réflexion privilégiés.
L'île se trouve au coeur de la problématique entre la valorisation du patrimoine naturel et bâti et la gestion des circulations riveraines et flux touristiques.
Le projet de ZAC, lui, concerne le développement de la ville qui, s'est au fur et à mesure détournée de la rivière en s'étendant non plus le long de ses berges mais en hauteur sur le coteau.
Dans ce cadre, comment peut-on révéler une rivière qui a presque complètement disparu du domaine public et qui n'y apparaît que sporadiquement ?
Quelle peut-être la logique fédératrice entre des espaces publics discontinus et aux fonctions variables ? Comment peut-on les séquencer ? Quels usages faut-il alors leur attribuer ?
Comment et dans quelle mesure, peut-on retrouver en ville, la structure de développement initiée à l'origine de celle-ci par la présence de la rivière ?
Comment et dans quelle mesure peut-on encadrer l'aménagement privé pour qu'il reste cohérent avec une politique de gestion et de valorisation de la rivière ?
La rivière est un lien mais aussi et surtout une limite, les traversées permettent de s'en affranchir tout en révélant la présence de l'eau, quel peut alors être le parti-pris concernant les ponts et passages de part et d'autre de l'Indre ?
Enfin comment concilier la valorisation de ce patrimoine, la nécessité d'améliorer la capacité d'accueil touristique sans pour autant altérer la qualité de vie des riverains ? |