Etudiante : Vanessa Cottin |
Directeur de mémoire : Jean Mahaud |
Le domaine de Fabrégas : un espace à réinventer et à préserver.
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Le domaine de Fabrégas se situe au sud du centre-ville de la Seyne-sur-Mer sur la presqu’île du Cap Sicié qui est une ZNIEFF, dans le Var. Le domaine s’est établi sur un des versants de la colline du plan d’Aub au cœur de la forêt de Janas et de la Seyne-sur-Mer. Il est désormais entouré d’habitations de plus, seules deux routes permettent d'y accéder : la D16 depuis Six-Fours-Les-Plages et la D18 par la Seyne-sur-Mer. La ville de la Seyne-sur-Mer est de plus en plus urbanisée, le littoral est soumis à une forte pression foncière, les terres agricoles se font rares. De plus, la municipalité s’est tournée aujourd’hui vers le tourisme balnéaire, plus rentable laissant par voie de conséquence peu de place à une quelconque activité agricole. Cependant, le cœur de la commune est sauvegardé de l’urbanisation grâce au relief chaotique de la presqu’île du Cap Sicié, ce qui a permis de préserver intact un espace forestier. Le domaine fut protégé non seulement grâce à sa situation géographique mais aussi parce qu’il est un des rares témoins d’un passé agricole prospère. Ce lieu est laissé à l’abandon depuis maintenant quinze ans et il mériterait d’être redécouvert. Ce site périurbain à caractère rural s’est développé au travers de l’agriculture dès le 18 ème siècle jusqu’aux années 1970. On y cultivait la vigne, l’olivier, la violette, des légumes et des fruits provenaient des jardins potagers et des vergers. Pour les produire le domaine fut irrigué par la Oîde situé au nord du site. L’eau des canaux d’irrigation était stockée dans un bassin. Un ingénieux système d’irrigation permettait d’arroser l’ensemble des plantations en suivant la topographie du terrain en pente jusqu'à la mer au niveau de la plage de Fabrégas. Grâce à cela le domaine fut actif et commercialisait ses produits auprès des habitants par la vente directe. Ce site comportait 90 hectares de terres boisées et 40 hectares de terres agricoles non constructibles. Aujourd’hui on ne compte plus que 5 hectares de prairies qui longent les lotissements et le cours d’eau de l’Oîde. Il subsiste également 7 hectares de friches agricoles implantées en terrasses devant la grande bâtisse et 39 hectares de bois. Cette dernière entité est la plus importante du domaine et a même colonisé, au fil du temps, une partie des terres agricoles. Depuis 2002 le domaine de Fabrégas appartient au Conseil Général qui a revendu celui-ci au Conservatoire du littoral ne sachant plus quoi faire de ce lieu. Cet établissement public a pour vocation l'acquisition de sites naturels ou remarquables. Du fait du caractère inaliénable les constructions sont complètement exclues dans tous les aménagements futurs du site. La mairie de la Seyne s'est proposée pour être la structure gestionnaire de ce site. L’objectif principal du projet serait d’ouvrir ce lieu unique au public afin de le sensibiliser au milieu agricole tout en y intégrant des usages contemporains. Il faudra définir les points d’accueil, les circulations et le stationnement. De nombreuses questions se posent. Comment mettre en valeur ce patrimoine agricole longtemps oublié par ses habitants ? Comment transmettre un savoir faire et des usages ancestraux qui sont devenus étrangers à une population citadine habituée à vivre en ville ? Comment mettre en relation public et agriculture par le biais d’activités collectives de cet espace ? En matière de gestion faunistique et floristique, quelles préconisations respectant les exigences du Conservatoire du littoral correspondraient le mieux au lieu ? Ou encore quel est l’avenir paysager de ce domaine ? Le domaine pourrait devenir un espace à vocation pédagogique. Transmettre, informer, échanger seront des notions à mettre en avant. Ce lieu permettrait d’avoir un nouveau regard sur le monde agricole durable et de le partager collectivement. L’importance de l’agriculture est aujourd’hui au cœur des préoccupations nationales et internationales. Chaque année de nombreuses terres agricoles disparaissent pour devenir des zones de loisirs ou d'habitations. C’est à travers l’idée de redonner un second souffle à cette ancienne exploitation agricole que j’aimerai aborder la question de l’agriculture à travers le paysage, comment faire prendre conscience aux habitants que l’agriculture joue un rôle essentiel dans leur survie ? Comment redonner sens à une agriculture saine lorsque la mal bouffe est omniprésente dans nos assiettes ? J’aimerai répondre à ces questions par des actions pertinentes qui sauront trouver un juste équilibre sur le domaine. |