Collage d’espaces, changement d’horizons…
Depuis les hauteurs du Parisis embrasser l’horizon des portes de Paris et ses emblèmes : Tour Eiffel, buttes Montmartre et la forêt de tours de la Défense…
Traverser des sentiers de terre, croiser une route jusqu’à la Plaine d’Argenteuil…
Entre les ZUP et le tissu pavillonnaire d’Argenteuil, les lotissements de Cormeilles-en-Parisis, et les ZA, ZI, usine d’incinération et autres boîtes d’activité…
Traverser des quartiers pavillonnaires, une campagne, d’anciens vergers, des parkings et des cités…
Aux franges nord-ouest de la petite couronne parisienne, un territoire désigné comme espace naturel sensible et périmètre régional d’intervention foncière par l’Agence des Espaces Verts d’Ile-de-France forme une transition naturelle et agricole entre les communes d’Argenteuil et de Cormeilles-en-Parisis (95). Ce classement en cours d’extension englobe l’ensemble des Buttes du Parisis ainsi que la Plaine d’Argenteuil, composée des plaines du Cerisier et d’Ardival. L’AEV aura bientôt droit de préemption sur l’ensemble du site pour en aménager une partie, la Plaine du Cerisier en grand parc récréatif ouvert aux Argenteuillais, tandis que la Plaine d’Ardival conservera sa vocation agricole.
La Butte du Parisis, site d’exploitation d’une des plus vastes carrières de gypse à ciel ouvert d’Europe arrivant en fin d’activité, prépare sa mutation en forêt régionale de 130 hectares. La Plaine d’Argenteuil (90 hectares) est occupée sur sa partie ouest de parcelles de cultures céréalières et maraîchères formant la Plaine d’Ardival. Sur sa partie est, des vergers à l’abandon aux fruitiers tortueux, des prairies, des friches envahies de lianes de vigne et un parc public clôturé forment la Plaine du Cerisier. Des terres maraîchères ponctuent les deux plaines, tandis qu’une zone entre les deux plaines est occupée par un camp sauvage de gens du voyage. De nombreux chemins bordés d’herbes folles, d’arbres ou de haies au caractère bocager ouvrent ou cadrent des perspectives sur la ville qui devient une silhouette lointaine.
Le Coteau d’Argenteuil accroché sur le flanc sud de la Butte du Parisis, balcon ouvert sur la vallée de la Seine et l’ouest francilien, et la Plaine à son pied, forment un repère paysager marquant. La poche végétale des Coteaux s’étirant vers la Plaine offre une respiration généreuse dans un tissu urbain hétérogène et complexe juxtaposant pavillons, lotissements, tours et bâtiments d’activités. Cette portion de territoire cernée d’infrastructures viaires et ferroviaires, semble isolée du fonctionnement de la ville par des talus dissuasifs, par un relatif manque d’accès et une absence de transitions avec les occupations en frange (zones d’activités, cimetière, locaux communaux, terrains de sport, parc enclos, camp de gens du voyage, ZUP en rénovation urbaine, pavillons). Comment valoriser les qualités environnementales et agricoles de ce site en limite urbaine et quels accès offrir pour l’intégrer aux circulations douces d’Argenteuil et Cormeilles-en-Parisis en le préservant ?
Au cours de l’histoire et surtout du 20ème siècle, les besoins et l’appétit fonciers ont étendu les surfaces bâties toujours plus loin, recouvrant peu à peu les terres cultivées. Fruit d’une urbanisation massive, Argenteuil est aujourd’hui troisième ville d’Ile-de-France avec plus de 100 000 habitants répartis sur 1700 hectares. Le périmètre de la Plaine d’Argenteuil, de tradition agricole et viticole, est reconnu depuis des années 1990 comme espace identitaire à préserver.
Alors que la plaine voisine de Cormeilles est progressivement grignotées par les extensions urbaines (ZAC des Bois Rochefort en cours de réalisation sur une centaine d’hectares) et que les besoins de croissance urbaine menaceront les terres non bâties dans les décennies à venir, quelles extensions urbaines prévoir en frange de ville ? Quelle trame former sur une future zone à urbaniser d’environ 3 hectares en limite de Plaine, mentionnée au PLU ? à l’heure où la métropole cherche à faire valider son dernier schéma directeur par l’Etat et alors que ce dernier engage une réflexion sur le Grand Paris repoussant l’application du SDRIF, comment proposer une cohabitation ville/nature sur un site spécifique dont les qualités topographiques, environnementales et urbaines nécessitent une considération à plusieurs échelles :
- de la région : inscription de la Plaine et des Buttes du Parisis dans une ceinture verte régionale se greffant aux berges du méandre de la Seine,
- de la ville : traitement des limites avec la communes de Cormeilles-en-Parisis,
- du quartier : coutures et transitions avec les espaces publics et les tissus bâtis spécifiques.
Quel dessein offrir à l’ouest d’Argenteuil, permettant :
- une reconnaissance et une requalification de ses espaces agricoles en agriculture de proximité ?
- une gestion des équilibres naturels et des usages sociaux de la Plaine ?
- une intégration de futures extensions urbaines à ce vaste espace paysager ?
Comment révéler la transition urbaine que forme l’ouest de la commune, entre urbain et périurbain ? Comment conjuguer la trame urbaine et la trame agricole prégnante de ce territoire et répondre judicieusement aux besoins d’urbanisation, d’activité et de circulation ? Cette étude vise à proposer un schéma de développement valorisant l’identité paysagère et historique d’Argenteuil, sur son quart nord-ouest et à présenter une stratégie d’urbanisation en frange de parc adaptée à un contexte urbain et paysager spécifique. |