Mont de Marsan est la ville principale du Pays du Marsan, constitutif des Petites Landes. Située en bordure de la Forêt Landaise et de la région agricole de la Chalosse, elle est aussi appelée ''la ville aux trois rivières''. En effet, la Douze et le Midou qui prennent tous deux leur source en Armagnac et traversent le Gers, s'y rejoignent en plein cœur de ville pour former la Midouze qui parcourt la Gascogne avant de se jeter dans l'Adour.
La fondation de la ville date de 1133. Le Vicomte du Marsan décide d'établir un castelnau à la confluence. Il édifie une forteresse sur l'éperon formé par les deux rivières afin d'en contrôler le passage et d'établir des péages. Un village s'établit puis plus loin un port sur la rive gauche de la Midouze, qui connut un développement rapide grâce à la position stratégique de la ville à la limite de la Haute Lande, de la Chalosse et de l'Armagnac, entre Toulouse, Bayonne, Pau et Bordeaux. En deux siècles, la ville se développa. Construite autour des ces trois axes, elle cumulait le statut de port et de castelnau. Devenue un centre commercial important, Mont de Marsan écoulait les produits de l'arrière pays (céréales, vins et armagnacs) sur des « Galupes » (gabares à fond plat) vers Bayonne, du Moyen-Âge à l'ancien régime. Cette situation géographique stratégique a donc permis la naissance et la formation d'une véritable ville active en quelques siècles. Après 1860 et l'implantation du Pin Maritime, les activités liées au bois et à la résine s'ajoutèrent à celles du port. De riches négociants s'installèrent et firent construire des hôtels particuliers en ville. Depuis le XIXème siècle, la ville s'est complètement dépouillée de son aspect de ville forte et les activités portuaires ont complètement disparu.
Depuis 25 ans, la ville, gouvernée par le même maire, s'est endormie, le centre ville souffre de dépeuplement, certains quartiers restent largement défavorisés et l'aménagement du territoire reste un des objectifs majeurs de la communauté d'agglomération du Marsan.
La ville, autrefois prospère grâce à ses trois rivières, a aujourd'hui établi une étrange relation à l'eau et n'ose même plus la regarder. Elle a laissé ses rivières à l'abandon le plus complet, leur tournant le dos alors qu'elles furent à l'origine de la création et de la prospérité de la ville. La majorité des espaces les jouxtant sont des parkings clôturés, sans aucune vue ni accès à l'eau, ce qui caractérise d'ailleurs la majorité des espaces publics de la ville. Ces trois rivières et leurs berges sont pourtant des éléments forts en plein cœur de la ville, elles sont régulièrement traversées par des ponts et les crues régulières témoignent de leur activité, mais elles restent difficilement accessibles. Elles présentent des qualités indéniables : ce sont des espaces naturels avec une forte présence de l'eau, intéressants aux niveaux floristique et faunistique, écologique et du cadre de vie... Pourtant ces attraits restent inexploités et livrés à eux-mêmes.
Alors qu'aujourd'hui l'écologie et l'environnement sont des sujets prépondérants dans l'aménagement du territoire et que les rivières en ville sont souvent requalifiées et deviennent des points d'attraits particuliers, je souhaite en prenant le cas de Mont de Marsan, répondre aux questions suivantes : comment valoriser un patrimoine alluvial dissimulé et oublié qui a autrefois permis l'essor de la cité et qui aujourd'hui ne la sert plus du tout ? Quel est l'avenir pour ce paysage et l'utilité de cette confluence en cœur de ville ? Comment retisser des liens entre la ville et ses rivières ? Comment mettre en valeur le patrimoine paysager et ouvrir la municipalité sur ses rivières en les intégrant au tissu urbain afin de faciliter une interaction entre lieux de vie, espaces de détente et de loisirs, activités et espaces naturels?
|