Soyons tranquille, la France a toujours, "le plus grand domaine skiable du monde"!
D'abord aménagée pour la villégiature au XIXe siècle, la montagne française subit un processus d'urbanisation rapide par des équipements pléthoriques et des investissements massifs (aléatoires) dans la seconde moitié du XXe siècle, 30 glorieuses et consommation de masse donnent naissance aux premières stations de ski dites intégrées dont les deux fonctions sont le ski et l'hébergement.
Dans les années 1980, on assiste à la ruée vers l'or blanc ; les sports d'hiver, taxés de sports élitistes, se démocratisent peu à peu. La montagne des "ghettos de vacances" est alors reléguée en quatrième position des destinations touristiques après la mer, la campagne et la ville. Finalement, les stations de ski, consommatrices d'espace et gourmandes en énergie et en eau, sont mises à mal par les préoccupations écologiques de ce début de siècle.
L'enneigement ne serait plus garanti en 2050 qu'au-dessus de 1500 m, contre 1200 m aujourd'hui, et la saison d'enneigement serait vraisemblablement réduite, de même que la quantité de neige.
"Invoqué dans les moments difficiles, le bouleversement climatique révèlent des problèmes structurels plus profonds. L'univers des stations de ski ne fait plus rêver”, affirme Philippe Descamps dans un article du Monde diplomatique, daté de mars 2008, et on voit progressivement apparaître un nouveau type de délaissé : la friche touristique ou la friche de station de ski.
Quel futur pour cote 2000, une station de moyenne montagne ?
Après la première guerre mondiale, Villard-de-Lans connaît l'essor du tourisme hivernal grâce au tramway reliant Grenoble. Le ski devient un catalyseur économique et le village connaîtra jusqu'à la fin des années 1970 la glorieuse période du climatisme. En 1968, les Jeux Olympiques, véritable outil de développement des sports de neige et d'aménagement, entraîneront la construction, dans les années 1970, de la station intégrée des Balcons de Villard sur la commune de Villard de Lans, qui compte aujourd'hui 4400 habitants. Deux archipels de barres d'immeubles, soit 900 logements et infrastructures aux pieds des pistes, à 1050 m d'altitude, sont construites à 2,5 km du centre ville.
La gestion difficile en copropriété pousse les promoteurs à investir toujours plus dans du neuf plutôt que de revaloriser l'ancien. L'immobilier se dégrade et la station est aujourd'hui en partie abandonnée, été comme hiver, tandis qu'une partie des 125 km de pistes du domaine skiable a été équipée en canons à neige afin de maintenir l'activité économique malgré les caprices du climat. Suivant cette même dynamique d'investissement, l'ancienne municipalité avait imaginé un projet (avorté) pour Cote 2000 en deux points :
- 500 nouveaux logements construits en 2 tranches de 250 logements.
- Un second accès (diurne) à la station desservit par un train à crémaillère reliant le centre bourg.
Quel projet pour la station cote 2000, s'inscrivant dans la communauté de commune des 4 montagnes (villard de Lans, Lans en Vercors, Autran et Correncons), une entité paysagère de qualité au nord du plateau du Vercors ; écrin classé Parc Naturel Régional entre Grenoble et Valence ?
|