La région parisienne semble sans cesse en quête de nouveaux territoires à occuper, la banlieue s’étend, elle absorbe l’espace au fur et à mesure, toujours de plus en plus loin, la campagne recule et les villes n’ont plus de limite.
Et pourtant, il reste encore quelques endroits qui semblent avoir été oubliés, ils vivent en parallèle de la folle consommation d’espace.
On imagine facilement ce que peuvent devenir ces espaces sous la pression immobilière et la convoitise des communes.
Un de ces lieux est présent sur des communes du sud de la région parisienne. Son statut particulier lui confère des caractéristiques propres et tout à fait singulières.
L’hôpital psychiatrique du Perray Vaucluse, inauguré le 26 janvier 1869, s’étend sur un immense parc de plus de 100 hectares, principalement sur les communes de Ste Geneviève des Bois et Épinay sur Orge dans l’Essonne.
Il regroupe de nombreux bâtiments dont les architectures sont aussi diverses que les siècles qui ont vu l’établissement se développer : XVIIIe, XIXe, XXe, et bientôt, sans doute, XXIe siècle.
La citadelle hospitalière, léguée à la ville de Paris par un riche mécène, permettait de garantir la tranquillité des malades en les logeant dans un cadre champêtre et d’assurer la sérénité au reste de la société par de hauts murs d’enceinte qui mettaient à l’abri des marginalités sociales et des contagions. Alors que l’enclos a gardé l’hôpital dans son écrin de verdure, le XXe siècle a construit, organisé, développé la grande banlieue parisienne.
Actuellement, l’hôpital réorganise ses services dont il délocalise une partie sur de nouveaux sites en même temps qu‘il envisage d’en accueillir d‘autres.
L’EPS (Etablissement Public de Santé) pourrait alors céder des terrains aux communes.
Le site est mitoyen de la gare RER de Ste Geneviève des Bois (20 mn de Paris). Il est également très proche de gros axes de circulation telles que l’A6, la RN20 et la francilienne. Il est bordé en partie Nord ouest par de l’agriculture et il est traversé par la Vallée de l’Orge et sa zone inondable.
De nombreux arbres, ainsi qu’un boisement, sont classés dans l’enceinte.
La morphologie vallonnée du site l’assoit et lui donne une forte identité. Mais ce caractère n’est pas si simple à percer, encore faut-il arriver à l’apercevoir derrière ses hauts murs.
La Vallée bénéficie déjà de nombreux aménagements de promenade en dehors de l’enceinte close de l’hôpital.
La poursuite de cette ballade le long de l’Orge pourrait permettre de créer un lieu avec le reste du territoire.
La libération de surfaces constructibles ou classées zones naturelles, la localisation proche de la gare et d’importantes infrastructures routières, le cadre bucolique de la vallée, en font un territoire aux nombreux enjeux.
Comment envisager le devenir d’un tel site pour que celui-ci ne soit pas victime de son succès, pour qu’il fasse l’objet d’une réflexion globale, pour que l’hôpital puisse déterminer la place qu’il tisse avec son territoire ?
L’ouverture du site semble devoir passer par la démolition des murs d’enceintes, mais cela ne suffit pas. Comment imaginer que les gens puissent de nouveau investir le site alors que l’accès y est filtré depuis près de 150 ans ?
Il s’agit également de pouvoir rendre lisible le statut et la place physique que l’hôpital est amené à occuper en milieu urbain.
Un espace si longtemps replié sur lui-même ne peut s’ouvrir qu’avec une extrême prudence au risque, sinon, d’être pillé.
Les activités médicales et sociales représentent le noyau dur du site. Si ces activités doivent perdurer sur le site actuellement, comment y introduire en parallèle d’autres activités sans qu’elles ne se nuisent réciproquement ?
La planification hospitalière et la planification urbaine doivent marcher de paire pour que la reconversion du site fonctionne.
Si l’avenir de ce site est actuellement plus qu’incertain, il s’agit de comprendre l’ampleur et les enjeux d’un tel site et d’explorer les potentialités qu’il représente déjà et qu’il pourrait représenter à plus ou moins long terme.
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