Le Conseil Général d'Indre et Loire est en train de construire la dernière bretelle d'un périphérique de 2 fois 2 voies dans le secteur nord ouest de Tours. Celui-ci profite d'un corridor naturel restant non urbanisé : la vallée de la Choisille, une rivière qui est un affluent de la Loire. Le tracé de ce nouvel axe routier viendra renforcer le réseau de chemin de fer (ligne Tours – Le Mans). Ces deux réseaux sont en frange du coteau ouest sur la commune de Fondettes.
A l'ouest de Tours, la ville de Fondettes s'étend sur 3200 hectares. L'aire de l'étude couvre l'est de cette commune qui comprend la vallée de la Choisille et son nouveau périphérique. Une partie importante de Fondettes (40%) est agricole malgré la proximité de l'agglomération tourangelle ; les terrains agricoles se situent sur le plateau en face de la Loire et le reste se trouve au nord sur les hauteurs du plateau. Le lycée agricole de Tours-Fondettes est à un point charnière entre ces deux espaces agricoles. L'urbanisation de Fondettes risque de s'étaler sur le plateau vers la vallée de la Choisille avec l'arrivée du périphérique. En particulier, la zone d'activités Haute Limougère aurait un lien direct avec le périphérique. Cette zone d'activités a déjà été agrandie deux fois depuis son implantation en 1989. Une nouvelle extension de cette zone pourrait couper le lycée agricole spatialement des terrains agricoles au nord de Fondettes. La révision du POS et l'élaboration d'un PLU sont imminentes. Quelle place réserve-t-on à l'agriculture périurbaine ? Comment peut-on l'intégrer dans un schéma de mise en valeur pour la vallée de la Choisille à l'est de Fondettes ?
Pour minimiser les impacts de la structure routière, un espace naturel sensible de 134 hectares a été déclaré par le Conseil Général. Celui-ci se trouve au fond de vallée de la Choisille, longeant le périphérique. L'espoir est d'attirer des espèces botaniques et animalières intéressantes et d'ouvrir l'espace au public. L'accès de cet espace naturel sensible sera particulièrement difficile depuis Fondettes à cause de la barrière formée par le périphérique. Comment ouvrir cet espace naturel sensible au public et le relier à la ville de Fondettes ? Un parc naturel périurbain peut-il être la solution à ces problèmes d'isolement spatiale de la ville avec ces terres agricoles ? Comment intégrer un espace naturel sensible dans un parc naturel urbain en tenant compte des déplacements « écologiques » et de la présence des visiteurs ?
Il serait nécessaire de penser les aménagements de façon à ce que ceux-ci ne portent pas d'impact aux préconisations de l'espace naturel sensible. La mise en place d'un plan de gestion adapté à l'équilibre entre l'écosystème à préserver et l'ouverture au public sera indispensable.
Comment peuvent cohabiter l'urbanisation, l'agriculture et un espace naturel sensible traversés par un axe routier structurant ? Quelles sont les perceptions depuis l'extérieur et depuis la route ? Ce périphérique crée à la fois un lien et une barrière avec son environnement. Ce raccordement au réseau existant rendra Tours et la région métropolitaine plus facilement accessible pour les Fondettois en voiture. La nouvelle route forme aussi une barrière nord-sud pour les Fondettois voulant profiter de l'espace naturel sensible. La question du franchissement de cet obstacle se pose également. Mais cette question recoupe à la fois celle des humains et des véhicules mais aussi celle des cortèges faunistiques présents dans l'espace naturel sensible.
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