Rochecorbon, commune d’environ 3000 habitants limitrophe de Tours, se démarque de sa voisine par ses paysages encore ruraux et très diversifiés. La moitié Sud du territoire communal est marquée par la Loire - classée au patrimoine mondial de l’UNESCO -, son coteau abrupt, la vallée de la Bédoire le long de laquelle le bourg se développe, et les plateaux viticoles classés en A.O.C. Vouvray. Le Nord de la commune, au relief moins accidenté, est principalement occupé de cultures céréalières et de bois, et représente actuellement les seules terres encore constructibles.
Actuellement en préparation d’une ZPPAUP, Rochecorbon se caractérise en effet par son important patrimoine architectural qui trouve son origine dans sa proximité à Tours. Dès le 18ème siècle, les Tourangeaux aisés eurent l’habitude de s’y installer, multipliant les demeures bourgeoises autour de la trame moyenâgeuse d’habitations troglodytiques qui occupaient alors le coteau Nord de la Loire et les versants de la vallée de la Bédoire. Un chapelet ininterrompu de maisons de maître s’installa alors au pied du coteau entre Vouvray et Tours.
Durant la seconde moitié du 20ème siècle, ce rapport à Tours fut bien moins profitable à l’image de la commune qui vit fleurir en bordure de coteaux et sur ses plateaux nombre de lotissements pavillonnaires, délaissant la vallée de la Bédoire que la crue de 1856 avait recouvert d’un mètre d’eau.
Les terres viticoles des plateaux représentaient alors les terrains constructibles les plus attractifs, et la volonté de préserver son vignoble a conduit la commune à adopter une politique volontariste visant à stopper cette explosion immobilière.
Il existe heureusement des alternatives à l’habitat pavillonnaire, et on peut aujourd’hui se poser la question d’une densification du bourg par la vallée de la Bédoire. Le risque naturel qu’elle représente, bien qu’exceptionnel et en dépit de sa position centrale, l’a enclavée et condamnée à ne recevoir que des équipements légers. Ils se développent en séquences le long du petit cours d‘eau. Du Nord au Sud, encadré par les deux rues qui remontent la vallée, on traverse successivement des jardins potagers, le parc de l’église, les terrains de sport et le camping désaffecté. A la confluence des deux vallées, une barrière urbaine récente (un groupe de logements sociaux et des propriétés privées) vient rompre la continuité de la vallée. On perd quelques temps le fil de la rivière pour la retrouver de l’autre côté de la route nationale se jeter discrètement dans la Loire.
Cette vallée pourrait devenir le lieu d’une requalification du bourg de Rochecorbon.
C’est un espace oublié par l’urbanisation et extrêmement enclavé, porté pourtant par les origines même du territoire communal, la Bédoire et la Loire.
C’est à cet endroit stratégique que les liens manquants à la vie du village doivent être tissés.
Liens entre les différents pôles de commerce, liens entre les manoirs et les pavillons, liens entre la Loire touristique et le bourg en retrait.
Liens entre l’image filante d’une route et celle, vivante, d’un intérieur.
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