La co-existence de la ville et de
l’université pose un problème de cohabitation au
sein de l’espace urbain. Au cours de l’histoire, la relation
entre ces deux entités urbaines ainsi que le regard qu’elles
pouvaient porter l’une sur l’autre ont changé. L’université,
jusque dans les années 50, résidait au sein de la cité.
Destinée à une élite, sa fonction s’est modifiée
avec l’augmentation du nombre d’étudiants et la démocratisation
de l’enseignement supérieur. Les pouvoirs publics ont alors
pensé l’université autrement, notamment en aménageant
des campus hors de la ville. Depuis, la place de l’université dans
la société et dans la ville a évolué.
à travers de nouveaux liens à l’industrie par le biais la
recherche appliquée, l’université commence à s’ouvrir
aux enjeux de notre monde contemporain.
Toutefois, si les campus sont de nouveau au contact de la ville dont le tissu
s’est développé, le rapport spatial et social entre ville
et université demeure difficile : les domaines universitaires restent
majoritairement des espaces isolés, désertés pendant une
partie de l’année et en mal de connexions avec leur environnement.
Le campus d’Orsay est l’un des pôles d’enseignement scientifique
les plus importants en France. Situés au Sud-ouest de Paris, sur les communes
d’Orsay, Gif-sur-Yvette et Bures-sur-Yvette, ses 250 hectares s’étendent
du creux de la vallée de l’Yvette jusqu’au plateau la surplombant.
Petite « Silicon valley », l’image de ce campus tient également
en la qualité du site dans lequel il s’inscrit : une vallée
boisée ponctuée de divers milieux écologiques tels des prairies,
sèches et humides, des boisement alluviaux, des chênaies… Opportunité verte
en milieu urbain, ce site semble cependant vécu et habité uniquement
par la communauté universitaire. Cette mono spécificité l’isole
du reste de la ville. Pourtant, après une réelle démocratisation
de son fonctionnement, à une époque où près d’un
français sur deux a accès à l ‘enseignement supérieur,
une telle université ne doit-elle pas réinventer sa place au sein
de la Cité ?
Lieux de savoir et d’enseignement, les universités sont également
source d’un patrimoine culturel commun. N’y a-t-il pas alors ici
matière à créer un espace capable de rassembler communautés
universitaires et habitants de la ville autour de la communication et de la mise
en pratique d’un savoir ?
Proposition issue d’un groupe d’universitaires et de chercheurs d’Orsay,
la création d’un jardin botanique ouvert à tous se révèle être
l’amorce d’un changement.
Le campus invite la ville en son cœur.
Quelle réponse formelle apporter à cette volonté ?
Comment concevoir un espace servant de base tant à l’expérimentation
qu’à la communication d’un savoir ? Comment agencer une
collection en un jardin, espace d’apprentissage d’une certaine idée
de Nature mais également en un espace de rencontres entre différentes
communautés et catégories de personnes ?
Il apparaît également important de se poser la question de
la résonance de ce jardin au sein du campus et de son environnement
urbain. Cette transformation au sein de l’université, peut-elle être
l’origine d’une nouvelle organisation interne et d’un
nouveau rapport à la ville ? |