Etudiant : Dan Hallström |
Directeur de mémoire : Michel Boulcourt |
LE
PARC NATIONAL URBAIN DE STOCKHOLM : UNE TENTATIVE DE DEVELOPPEMENT
DURABLE APPLIQUE |
D’ici 2030, la population de Stockholm augmentera
de 600 000 habitants. La pénurie de logements est déjà
alarmante. Pourtant Stockholm est une ville inutilement vide. A l’image
de sa topographie, la ville est composée d’archipels bâtis
entourés par une mer d’espaces naturels et d’infrastructures.
Pensée comme catalyseur de la société suédoise,
la nature a servi de modèle d’urbanisme et de vertu. La ville,
perçue comme mauvaise et laide, a été efficacement
éradiquée remplacée par un espace indéfini,
ni rural ni urbain. Ainsi au cours du XXe siècle, Stockholm est peu
à peu devenue la capitale ségrégée d’un
« paradis » social. Mais la nature s’est révélée
être assez pauvre comme espace publique. Les distances énormes
séparant les quartiers et le manque de densité ne favorisent
pas le mode de vie urbain auquel aspirent les habitants. Aujourd’hui,
on tente donc de relier les morceaux pour pallier les insuffisances et c’est
le centre ancien et dense qui sert de modèle. Pourtant le schéma
directeur de 1999 a fixé comme objectif le renouvellement de la ville
sur elle-même, notamment par la reconversion d’anciens sites
industriels. La municipalité de Stockholm espère ainsi préserver
les nombreuses zones naturelles encore inexploitées. C’est
l’image d’une ville verte et dynamique que l’on veut promouvoir.
L’un de ces projets est la reconversion du port industriel en quartier
d’habitations. Cette enclave bâtie au cœur du premier Parc
Naturel Urbain (PNU) est bordée au nord et au sud par des espaces
naturels particulièrement sensibles. L’idée d’un
parc national au sein d’une capitale de la taille de Stockholm peut
paraître curieuse. Mais paradoxalement, la qualité principale
de la ville semble être son caractère résolument non
urbain et l’un des éléments emblématiques de
son paysage est le PNU. Depuis des centenaires, les parcs qui le composent
servent d’espaces récréatifs aux habitants de la ville.
Mais autour de ce territoire un peu figé, la ville continue d’évoluer
de façon parfois menaçante. La situation géographique du nouveau quartier portuaire est considérée comme un atout par la municipalité mais pourrait induire des contraintes et des modifications pour le PNU. Qu’engendre réellement la modification du pourtour du PNU en termes d’usage et d’écologie ? L’altération des vues sur le paysage environnant porte-t-elle atteinte au parc lui-même ? Peut-on imaginer que le PNU continue à évoluer et s’adapte à un environnement contemporain ? Quel devenir attend les parties du parc soumises aux pressions urbaines ? Comment créer un sentiment urbain à proximité d’espaces naturels ? Comment assurer la pérennité du parc et de la ville simultanément ? Pour continuer à exister et conserver la place qu’il occupe dans le coeur des habitants de Stockholm, le PNU devra sans doute continuer à remplir ses fonctions actuelles ainsi que d’autres plus contemporaines et cela pour ne pas devenir un de ces espaces naturels qui morcellent la ville. |