Etudiante : Claire Silvestre

Directeur de mémoire : Marc Claramunt

POUR UN RETOUR VERS UNE GESTION DOUCE DE L'EAU ET DU PAYSAGE A NIFFER

à l’est de la plaine d’Alsace, à la hauteur de Mulhouse, à la frontière naturelle du Rhin avec l’Allemagne, et à quelques kilomètres de la Suisse, se trouve un chapelet de villages ponctuant, du nord au sud, une zone coupée du reste de la plaine par la forêt de la Hardt. Cette zone monotone est occupée par la monoculture du maïs. Sur sa frange orientale, on est agressé par les monstres des industries chimiques, pharmaceutiques, électriques et autres. à leurs pieds coule le Grand Canal d’Alsace, large et dangereux. Pourtant, le vieux Rhin s’écoule doucement, non loin de là, dans un cadre largement sauvage et parfois difficilement accessible, et encore au-delà, se dessinent les débuts montagneux de la Forêt Noire en Allemagne. Ces villages riches, largement dotés en infrastructures (complexes omnisports, salle des fêtes, etc…), en parterres de fleurs exotiques, … vivent repliés sur eux-mêmes, faisant dos à tout ce qui les entoure, et ne sachant plus quoi inventer pour améliorer leur univers. Leurs interventions semblent se limiter au périmètre du village et oublier, voire nier, ce qui constitue le cadre de vie quotidien alentour. Les habitants, pour la plupart, travaillent dans ces industries rhénanes suisses, allemandes ou françaises. Cela constitue un premier périmètre d’analyse et de réflexion paysagère. On se demandera comment retisser des liens entre les habitants et ce qui constitue leur cadre de vie historique, en particulier avec l’eau, omniprésente, sous forme libre (le Rhin) ou canalisée (le Grand Canal d’Alsace, le Canal du Rhône au Rhin et les canaux d’irrigation). Il existe un lieu qui est la réunion de tous ces cours d’eau, un lieu qui attire pour ses deux écluses (l’une d’elles a été dessinée par le Corbusier), pour ses bateaux qui les passent, pour sa piste cyclable qui débouche de la forêt de la Hardt. Pourtant, on est perdu, déboussolé, devant cette vaste étendue plate et nue, de l’eau, beaucoup d’eau d’un coup. Seule la présence de la Forêt Noire peut nous servir de repère d’orientation. On souhaite s’élever pour voir et comprendre. De part et d ‘autre de cette confluence se jouent deux scénarios très différents. Le village de Niffer, situé au nord de la confluence, aimerait jouer la carte de la ville d’eau, mais ne sait pas encore par quel moyen. Elle propose l’implantation d’une base d’avirons, un port de plaisance (on note une forte augmentation de passages sur le Canal du Rhône au Rhin, ainsi qu’une demande importante d’anneaux de port). Tout de suite au sud de cette confluence, le village de Kembs vit quant à lui un scénario très différent. Un petit canal (le Canal de Huningue) le fait vivre et évoluer avec la présence de l’eau. On retrouve partout le vocabulaire des canaux : restaurant des Ecluses, la Péniche, etc. On se focalisera sur cette confluence en se demandant comment introduire une gestion plus douce et plus appropriable de l’eau pour le village de Niffer.