Etudiant : Dan Hallström |
Directeur de mémoire : Michel Boulcourt |
SAM SUFFIT OU
DU CHARME DE LA BANALITE |
Pauvre et donc populaire depuis toujours, Romorantin
s’est développé au 19e autour de petites industries
occasionnellement devenues grandes comme Matra. Sur les terrains peu chers
entourant la ville, un habitat populaire s’est étalé
sous forme de faubourgs interminables. Au cours des années, les styles
ont changé, les maisons ont subi des modifications aboutissant à
un éclectisme assez séduisant. C’est au cours de la même période que le vide relatif compris entre le quartier St Marc et celui des Favignolles s’est peu à peu rempli en périphérie. La poésie des noms a progressivement laissé place à une réalité hétéroclite composé de champs, de potagers, de vergers et de tracteurs abandonnés jouxtant des pavillons, des terrains de sports, des parkings de périphérie ou des délaissés. Dans un coin, une ZUP sans issue côtoie une voie de chemin de fer peu utilisée. Quelque part au centre, à un endroit indéterminé, se dresse un château d’eau. Autour, s’étale une ceinture d’anciennes fermes, de pavillons et de maisons bourgeoises. Après m’être promené à Romorantin, je ne pense pas que l’on puisse parler de « pavillonnaire », « d’habitants de pavillons », ni même d’un « mode de vie pavillonnaire ». C’est mon incapacité à distinguer le dénominateur commun dans une population aussi importante qui me pousse à penser cela. à mes yeux, il est plus juste d’essayer de comprendre cette population et son environnement en recourant aux réflexions sur la sérialité. La sérialité traite d’une quantité de personnes mises en relation par un même objet sans pour autant induire un comportement ou des actions communes. Les deux exemples de Sartre sont les auditeurs de radio et des personnes attendant un même bus. C’est sans doute l’incroyable diversité de la banalité qui fait la qualité de l’habitat populaire de Romorantin. Comment garder cette banalité charmante qui caractérise la ville dans les extensions futures ? Et comment, à travers l’étude de cet habitat et de la forme urbaine relativement spontanée qu’il engendre, découvrir une façon plus juste de concevoir et éviter la planification ? |