Angoulême, capitale de la Charente, capitale
de la bande dessinée, capitale de l’image.
Angoulême, capitale d’un pays modeste et pudique, rural et
mystérieux.
C’est une ville liée par un fil de papier à son fleuve.
Ce n’est pas pour rien qu’il a donné son nom au département
et même à la région.
Au Moyen-âge, son eau, cristalline, a séduit les Hollandais,
qui profitaient de sa pureté pour fabriquer du papier. Les moulins
et les gabares animaient alors les rives de la Charente, ses affluents
et ses nombreuses îles. Le fleuve était actif et faisait
vivre la région. De fil en fil, Angoulême est devenue la
ville du papier.
A l’heure actuelle, l’eau n’anime plus les roues des
moulins. Le port de l’Houmeau, entrée fluviale de la ville,
et le faubourg de Saint-Cybard, siège des industries papetières,
se sont figés par une trop longue inactivité. La modeste
vallée de la Charente est restée trop longtemps en dormance.
Néanmoins, aujourd’hui encore, le fil se déroule.
Angoulême est devenue la capitale reconnue de l’image et de
la bande dessinée.
Afin de retrouver une chance de développement économique,
le syndicat mixte MAGELIS (ville d’Angoulême, Conseil Général,
Chambre de Commerce et d’Industrie de la Charente, membres associés)
a mis en place le pôle Image, vaste projet territorial lié
à la création d’images et aux nouvelles technologies.
Ce projet entraîne une transformation du paysage urbain, la ville
est actuellement en mutation et la vallée de la Charente est au
cœur même de la métamorphose.
Cette réflexion porte avant tout un regard sur tous les faits marquants
qui ont écrit peu à peu l’histoire de la ville. Le
siècle de l’image s’amorce à Angoulême
dans un environnement encore très protégé, presque
inviolé. Comment concilier à la fois le destin économique
de la ville à la fraîcheur de la vallée ? Comment
révéler l’originalité des ambiances, la géographie
sensible, le patrimoine fluvial, la richesse de cette terre, l’importance
du ciel et de la lumière si changeante ? … En un mot, comment
mettre en évidence l’identité de tous ces composants
de la vallée qui sont déjà des images ?
Ces interrogations pourraient permettre de donner un souffle nouveau au
paysage du val Angoumoisin. |