La forêt, représentation idéale
du sauvage, porteuse de mythe et source d’imaginaire ; et l’urbain,
qualifiant tout ce qui a trait à la ville, espace d’histoire
agglomérée et représentation des sociétés.
Ces deux termes généralement opposés sont ici associés.
Ils traduisent les difficultés probables à faire cohabiter
ces deux espaces sur un même territoire : celui de l’agglomération
nantaise.
La population de l’agglomération a considérablement
augmenté ces 10 dernières années. Nantes et la métropole
Nantes/Saint-Nazaire restent très attractives. Ce contexte d’urbanisation
généralisée entraîne une perte des espaces
ruraux au profit du développement urbain et paradoxalement, une
demande accrue de la part des citadins en espaces naturels et de loisirs.
Afin d’y répondre et de maîtriser l’étalement
urbain, l’Agence de l’Urbanisme de l’Agglomération
Nantaise propose de développer un ensemble de boisés, à
vocation récréative mais aussi productive et sociale, qui
composeront la forêt urbaine.
Au nord-ouest de Nantes, ce sont 300 hectares de parcelles agricoles,
asphyxiées par la création de voies rapides et la proximité
urbaine, qui seraient le support d’un de ces boisés. Ce territoire
bocager, dont la déprise des parcelles est plus ou moins avancée,
est entaillé par l’étroite vallée de la Chézine.
Cette dernière prend sa source sur les plateaux du massif armoricain
puis l’accompagne dans ses derniers soubresauts jusqu’au cœur
de Nantes. C’est un lien privilégié avec la ville.
La création artificielle d’une forêt en limite d’agglomération
génère inévitablement une série de bouleversements
tant au niveau des paysages que des usages, à différentes
échelles d’espaces et de temps.
Dans le cas présent, se posent les questions :
- de l’identité paysagère de l’agglomération
nantaise et de l’adéquation d’un boisé sur ce
territoire,
- des limites à lui donner et de son intégration à
la ville (travail sur les lisières, les perceptions réciproques,
les accès, les liaisons ville/forêt et sa participation au
maillage des espaces naturels et sensibles de l’agglomération),
- du devenir des parcelles agricoles soumises aux pressions urbaines et
au boisement.
Une réflexion sur la perception actuelle de la forêt et sur
les nouveaux usages que l’on en fait m’aidera à proposer
une forêt contemporaine en réponse à une demande urbaine. |