Marseille, hiver 1941, quartier de la Pomme. La
villa Air-Bel devient un lieu de transit pour une poignée d’artistes
surréalistes (André Breton, Max Ernst, Oscar Dominguez).
Varian Fry, responsable du Comité Américain de Secours aux
Intellectuels, organise leurs départs pour une terre plus sûre
: New York.
30 ans plus tard, la petite villa provençale se retrouve encerclée
par un ensemble urbain de 1200 logements reprenant le nom de la villa
: Air-Bel.
Aujourd’hui, situé à l’Est de la ville dans
le 11ème arrondissement (18500 habitants), l’ensemble HLM
d’Air-Bel loge 4750 habitants. Néanmoins, les réalités
physiques du site coupent la cité du reste du quartier, encerclé
au Nord par le relief et au Sud par le talus SNCF de la ligne Paris-Ventimille.
Seules quatre « portes » permettent d’accéder
à cette enclave, un accès Nord et trois au Sud sous la voie
ferrée.
L’habitat (R+4) en alcôve se superpose à un réseau
viaire complexe troublant les repères et accentuant le cloisonnement.
Un travail de hiérarchisation des voies semble important à
traiter.
Une topographie aux pentes accentuées échelonne le bâti
sur un système de restanques. Au Nord, des terrasses en friche
laissent des échappées visuelles allant du Mont St Cyr jusqu’à
la Bonne Mère. Ces terrasses offrent un potentiel d’aménagement
favorable pour la cité (dessertes piétonnes, espaces de
détente, …).
Dans les dix prochaines années, Air-Bel se situera au carrefour
de différents grands projets urbains : rocade de contournement
Est L2, voie U400 et ligne tramway 68, vont se croiser au Nord-Ouest de
la cité.
Une station de tramway est prévue pour desservir Air-Bel. L’arrivée
du tram sur le quartier est une opportunité et peut servir de prétexte
pour une restructuration des espaces extérieurs de la cité
en liaison avec la future station. Les terrasses qui seront attenantes
à celle-ci peuvent devenir des lieux stratégiques pour la
liaison tram-cité.
Ainsi, avec une volonté forte de la ville et des aménageurs
privés (sociétés d’HLM), le projet du tramway
va permettre au quartier de sortir de son enclave et de revitaliser son
espace public aujourd’hui délaissé et désorganisé.
Le projet urbain d’Air-Bel traitera la cité en considérant
l’échelle de la ville mais aussi celle des « pieds
d’immeuble ». Une approche globale montrera comment le tramway
va permettre le désenclavement de la cité. Un diagnostic
précis d’Air-Bel révèlera ses dysfonctionnements
mais surtout ses potentiels d’aménagements.
Le projet aura pour but de redonner une identité à Air-Bel,
associant le relief, l’histoire et la vie du quartier. |