« La mer monte, certaines de nos villes sur
la côte seront englouties… » La presse dans les années
80 s’alarme et formule ainsi la peur archaïque de nos sociétés
face à la mer. Revenu de ce discours apocalyptique , nous nous
trouvons tout de même dans l’obligation d’admettre qu’il
faudra repenser au CCI siècle notre rapport aux territoires littoraux.
L’exiguïté et l’instabilité de cet espace,
associées « aux désirs de rivage » entraînent
des logiques contradictoires…
L’érosion littorale, couplée avec la montée
de la mer, apparaît dés lors comme une préoccupation
majeure. On arpente et mesure puis on théorise l’évolution
de nos rivages pour tenter d’amener des propositions de gestion.
Il semble aussi nécessaire d’envisager ce processus sous
l’angle du paysage.
Le paysage de la côte d’opale traduit en partie une logique
de la confrontation qu’il s’agit de décrypter. Lorsque
la terre et la mer se rencontrent, nous avons l’occasion de nous
questionner sur nos représentations , nos lectures de ce paysage.
Dés lors se profile la question de la limite des choses que l’on
nomme…
La limite de la terre et de la mer génère, peut être
plus que la notion d’espace littoral…N’y-a-t’il
pas par endroit la confirmation d’un paysage spécifique de
l’érosion, révélé par des interventions
humaines…? De même, en nommant une chose que nous n’aurions
pas à priori créée (un paysage « naturel »
de l’érosion s’il y en a un…), n’est-ce
pas l’occasion d’en prendre soin en la reconnaissant, en la
consacrant ?
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