Etudiant : Pascal Le Gac |
Directeur de mémoire : Jean Mahaud |
DE NOUVEAUX RIVAGES
POUR UN NOUVEAU PAYSAGE ! OU LA RECONQUETE DE L'ESTRAN URBAIN. |
Tentative de compréhension et d’unification
de la ville contemporaine en regardant le passé d’une ville,
d’hommes et de plantes parfois lointaines. Les plantations d’alignements, la promenade à l’intérieur des parcs et jardins, la visite d’arboreta et des serres de collection révèlent une certaine richesse du monde végétal. Ces lieux, et notamment les jardins botaniques des ports de la Compagnie des Indes ou de Marine Royale, comme Brest, Nantes, Rochefort ou Lorient, attestent d’un apport par voie maritime de ces collections qui vont enrichir le patrimoine botanique européen et créer de nouveaux paysages. Née d’une décision étatique, la création de la ville de Lorient est artificielle, elle est sortie ex-nihilo de la lande par ordre du Roi. Son développement est lié, dans un premier temps, à l’essor de la Compagnie des Indes, puissamment organisée à des fins commerciales ; puis, dans un second temps, à celui de la Marine. Aujourd’hui c’est également une décision étatique, celle de reconfigurer les implantations de la Marine et de rationaliser celle de la Direction des Constructions Navales, qui provoque des changements économiques et territoriaux importants pour la municipalité et la Communauté d’Agglomération du Pays de Lorient. Ces espaces, qui reviennent progressivement à la vie civile, sont situés principalement à proximité du centre ville et en bord de mer ; c’est le cas des terrains de l’arsenal et du Centre Hospitalier des Armées « Albert Calmette », interface de 70 hectares. Ils représentent une réserve foncière, véritable opportunité d’accès au littoral et de diversification de l’activité économique de la ville. Le fait de pouvoir se réapproprier un littoral encore méconnu par la population est d’une importance capitale pour Lorient qui, bien que construite sur une ria ne pouvait accéder à sa façade atlantique. Il s’agit aujourd’hui d’une période de transition et de transformation pour une ville, qui doit valoriser et intégrer des lieux qui sont les témoins de plus de 330 ans de cohabitation entre les autorités civiles et militaires. Lorient est aujourd’hui à la recherche d’une identité urbaine en rapport avec son histoire maritime. Une ville fière de ses origines, tentant de s’en rattacher à grands coups de palmiers et autres végétaux « exotiques », vecteurs d’image et d’unité de la ville. La difficulté est de trouver un équilibre dans la restructuration entre des éléments mis en situation d’opposition : passé/avenir, ville/port, identité/modernité, réalités/ambitions, prudence/urgence, tout en respectant une multiplicité d’intérêts. L’objectif de cette « reconquête urbaine » va être de trouver un équilibre entre une volonté de rentabilité et de développement économique immédiat, et un schéma d’aménagement respectant des préoccupations urbanistiques, sociales, culturelles et environnementales ; afin d’orienter les choix de restructuration des espaces de l’arsenal dans une perspective de « développement durable ». |