Etudiante : Virginie Deboos
Directrice de mémoire : Catherine Farelle
UN RETOUR AUX SOURCES / VALORISATION DU PATRIMOINE DES SORGUES DANS LEURS PARTIES NATURELLES ET RURALES
Depuis la vallée close du Vaucluse, dans la plaine d’Avignon, la Sorgue se divise en un nombre incalculable de bras pour former les Sorgues, un réseau complexe de rivières et de canaux, irrigant les terres agricoles et à l’origine du fleurissement de l’industrie dans cette région. Semi-artificiels, semi-naturels, ces cours d’eau ont constitué une trame géographique soulignée par les rideaux de cyprès qui font face aux ardeurs du Mistral. Dans un pays sec et ensoleillé, ces rivières dessinent des sillons de fraîcheur et de fertilité, dominés par la masse calcaire du Mont Ventoux. Sources d’imaginaire et de rêveries colorées : des bleus opalescents, des verts cristallins, des éclats de lumière ocre. Une rivière de Provence pas comme les autres dans un pays qui ne connaît pas la soif.
Le réseau des Sorgues, ressource sans cesse exploitée par l’homme, jusqu’alors matrice de ce territoire et de ce paysage, constitue aujourd’hui un patrimoine et un cadre de vie exceptionnel que tout le monde envie à ses habitants mais dont l’équilibre reste fragile. Le paysage change ; les arbres meurent, les friches s’installent, les pavillons avec vue sur le Ventoux poussent : le « Grand Avignon » s’étale. évolution classique et inéluctable, ces transformations liées à la péri-urbanisation altèrent l’identité du bassin et diluent dans le paysage le territoire de ces rivières, de manière physique et culturelle.
En réfléchissant sur l’étendue et la nature du paysage de la rivière dans l’ensemble du bassin des Sorgues, il s’agit de comprendre ce territoire, ses acteurs, ses usages, ses enjeux, ses atouts et ses faiblesses. L’objectif est de transmettre l’empreinte de son identité dans le temps. La pérennisation et la valorisation du patrimoine des Sorgues est en mesure de maintenir l’attractivité et le cadre de vie du bassin, et d’accompagner le développement de la plaine d’Avignon. C’est pourquoi je ciblerai mon étude sur les parties naturelles et rurales, plus sensibles et méconnues, o^les enjeux sont les plus forts, et dont le potentiel écologique et touristique est important. Le projet, croisant sur un espace défini les richesses naturelles, agricoles, culturelles et industrielles, en sera l’illustration.