Le site d'étude choisi à Montpellier
concerne la création de la 3e ligne de tramway de Juvignac au nord
de la ville, jusqu'à Palavas-les-Flots au bord de la mer. Vaste
sujet, c'est pourquoi je me suis attaché à cibler mon intervention
et à n'entreprendre l'étude que sur la portion ralliant
la ville à la mer.
Pourquoi une ligne de tramway ? Pourquoi ce tracé ?
Tout d'abord pour l'esprit contemporain de ce mode de transport que l'on
considère comme un moyen de soulager les centres urbains de leur
circulation épouvantable. On y voit aussi une technologie avancée
de locomotion urbaine, un moyen pratique valorisant pour les sites traversés,
économique et non polluant.
Décongestionner la ville n'est pas le seul propos du tramway. Dans
le cadre de la communauté d'agglomération de Montpellier,
le tramway forme le trait d'union liant les villages satellites à
la ville. Cette 3e ligne est donc une nouvelle maille que l'on rajoute
aux infrastructures existantes, une machine capable de s'extraire sans
difficulté du contexte urbain pour devenir un train de campagne
ou périurbain.
Le dépassement du cadre urbain introduit la notion de distance
et de diversité des espaces traversés. Ce second aspect
du tramway m'intéresse car il soulève la problématique
du déplacement, de la vitesse du déplacement et, du coup,
de notre façon de percevoir les paysages. D'un autre côté
se pose aussi la question de son intégration, notamment lorsque
l'on parle de paysages sensibles.
En outre, ce cheminement jusqu'à la mer est l'occasion de renouer
avec le passé en réhabilitant l'ancienne voie de chemin
de fer du petit train de Palavas. Cette ligne pratiquement intacte par
endroit ou recouverte par les aménagements de ces dernières
années, est un support intéressant à retravailler
avec les contraintes actuelles.
Les objectifs
Dans le cas présent, le tracé nous conduit jusqu'à
la mer traversant une série de paysages humides de la plaine du
Lez aux étangs pour nous déposer sur les bords de la Méditerranée.
Montpellier en devient par la même une ville proche de ses rivages.
L'étude de cette portion de ligne part du réel désir
de la communauté d'agglomération de travailler dans ce sens,
bien que la création de cette ligne ne soit envisagée qu'en
2010. C'est donc un premier regard sur la faisabilité de ce tracé.
Tout au long du parcours (8 kms environ), de l'entrée de ville
sud de Montpellier à caractère industriel et commercial,
jusqu'à la station balnéaire de Palavas-les-Flots, la définition
des grandes entités paysagères sera une manière de
développer une thématique d'ensemble. Les communes de Lattes
et de Palavas sont les seules concernées.
L'ensemble du projet concerne à la fois le traitement de la ligne
dans son ensemble, l'intégration du tramway dans les zones sensibles
(des étangs) et en conséquence de l'aménagement des
stations périurbaines pour les deux communes. L'intérêt
de ce travail est d'avoir ce regard à la fois sur le "grand
paysage" et sur les espaces construits bien plus exigus.
Il y a donc une double problématique qui consiste à pénétrer
les centres urbains et à concilier la machine avec les grands espaces
qu'ils soient "naturels" ou agricoles. Le problème des
liaisons entre les deux sera aussi à prendre en compte.
Enfin ce tracé véritable liant entre la ville et sa périphérie,
répond aussi à l'appel de la mer et fait de Montpellier
une ville proche de ses rivages.
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