Symbole d'une nature sauvage aux paysages exceptionnels et à la richesse biologique reconnue, la Camargue n'en est pas moins un espace artificiel, expression combinée de phénomènes naturels, économiques, culturels et sociaux. Seules deux communes, Arles et les Saintes-Maries-de-la-Mer se partagent cette vaste plaine deltaïque délimitée par deux bras du Rhône et la côte méditerranéenne.

Terre d'eau et de sel, balayée par le mistral, l'espace camarguais essentiellement agricole est tourné vers la riziculture. L'activité salinière en plein essor au début du siècle occupe toute la partie sud-est du delta. Elle est à l'origine de la construction du village de Salin de Giraud (commune d'Arles), dont l'urbanisme social s'apparente à celui des corons du Nord.

Aujourd'hui, cette activité est en déclin. Salin de Giraud oriente son avenir vers un tourisme pensé et respectueux; dans cette perspective, le développement de gîtes s'accroît. C'est au mas de l'Amérique que l'émulation est la plus forte, ainsi l'Association Salin Camargue Avenir (ASCA) mûrit un projet ambitieux dont l'objectif est de mettre en valeur l'environnement de Salin de Giraud, tout en respectant l'équilibre et l'authenticité de la Camargue.

Dans ce contexte, l'ASCA me propose deux sites de réflexion spatialement éloignés, dont il faudra exprimer toute l'originalité. Le premier donnera lieu à la création de jardins à thèmes sur les terrains du mas (15 ha) en bord de Rhône, jouant avec les éléments naturels et la mémoire humaine du lieu. Le second sera une expérimentation, une intervention apparentée au Land Art sur une parcelle du marais salant (4 ha). La liaison entre ces deux évènements s'effectuera par des itinéraires découverte. Des recherches artistiques et techniques seront la base de la conception.