Directrice de mémoire : Jacqueline Osty
Montguichet, quel parc « naturel » pour la ville ?
A l’est de Paris existe une continuité verte formée de Monts, nommée « les Corniches de l’est parisien ». Ils constituent le vestige d’un ensemble plus vaste rattaché à la forêt de Bondy. Aujourd’hui, ces espaces boisés et agricoles se retrouvent enserrés par l’urbanisation. Ces espaces résiduels doivent pourtant être lu ensemble.
Ces monts dont le cœur est constitué de gypse sont perchés au dessus du territoire. Ils constituent autant de belvédères et de points de vues formidables sur la ville et la vallée de la Marne.
Happés par la ville, ces différents monticules boisés se sont transformés en une multitude de parcs « paysagers » (parc forestier du Bois de l’étoile, parc J.-P. Jousseaume, Fort de Chelles) tandis que le Montguichet, lui fermé, s’est révélé être un lieu abritant une remarquable richesse écologique.
Poussés par les associations d’écologistes, les habitants et les municipalités, la région s’est portée récemment acquéreur de ces terres. En effet, le site se situe aux limites de plusieurs communes : au nord de la commune de Chelles en Seine-et-Marne, et aux franges sud et est des communes de Gagny et Montfermeil en Seine-Saint-Denis. Mais également à proximité directe de nombreux habitants, de quartiers fortement pavillonnaires, de grands ensembles dits enclavés et d’une gare RER.
En 2000, la Région Ile-de-France, l’Agence des espaces verts (AEV), le Conseil général de Seine-et-Marne (CG 77) et la commune de Chelles, principale commune concernée par le site d’étude, ont souhaité préserver de l’urbanisation et valoriser cet espace naturel d’intérêt régional. Ils se sont dotés d’un outil, un périmètre régional d’intervention foncière (PRIF) pour acquérir les terrains. Cette démarche a abouti en juin 2012 par l’acquisition par l’Agence des espaces verts des anciennes carrières de l’entreprise Saint Gobain. Depuis la politique de la région est claire, faire de ce site de 149 ha un sanctuaire pour la faune et la flore, tout en l’ouvrant au public. C’est en effet un site d’importance régionale, faisant partie intégrante de la future ceinture verte parisienne en limite d’urbanisation, qui peut devenir un exemple d’application du nouveau SRDIF qui vise à développer des sites touristiques dans la région à destination des Franciliens.
Le site en lui-même est constitué aujourd’hui d’un coteau boisé exposé au sud qui par le biais d’une forte pente rejoint une terrasse agricole qui plonge vers la Marne. Cette butte témoin a connu deux exploitations à ciel ouvert de gypse. De nos jours, en plus des boisements spontanés qui ont tout recouvert, se trouve une vaste étendue ouverte de 50 ha d’espaces agricoles. Ces terres qui sont gérées par deux exploitants sont en déprise agricole et mise en jachère de manière continue de par la difficulté d’accès du site pour les engins agricoles. Elles véhiculent un sentiment d’abandon, de non-lieu, propice aux occupations illicites. Il est donc vital de retrouver un nouveau modèle d’agriculture viable (qui reste à définir) sur le site, lui permettant de conserver un aspect ouvert.
Enfin, l’enjeu principal développé au sein de ce mémoire concernera l’ancienne partie du site exploitée (la carrière Saint-Pierre), où les traces des carrières sont encore bien visibles. Alors qu’une végétation spécifique s’est implantée sur ces terres de gypse, il convient de réfléchir au futur parc. Un parc associant loisirs, liaisons piétonnes pour les villes et traces historiques.