Les pratiques paysagistes sont en constante évolution. Récemment, les sujets ruraux, plus spécifiquement les questions agricoles, semblent avoir gagné les réflexions paysagistes et intéresser jeunes professionnels et acteurs territoriaux. Des politiques récentes, comme le Plan national de d’Alimentation en 2019, les phases régulières de décentralisation, la crise sanitaire en 2020-2021 ou le dérèglement climatique semblent accélérer ce processus.
Nous avons récemment engagé un travail de recherche à partir d’un matériau précieux : l’intégralité des Travaux de fin d’étude de l’école de la nature et du paysage de Blois. Ces travaux sont menés pendant 10 mois lors de la cinquième et dernière année d’étude des étudiants.
Cette première étude analyse l’évolution, la proportion et la manière dont les enjeux agricoles sont intégrés à l’exercice le plus long de la formation de paysagiste-concepteur. Les trajectoires professionnelles d’anciens élèves particulièrement concernés par les questions agricoles sont soulevées afin de documenter le passage des réflexions menées à l’école et leur passage dans les pratiques professionnelles. Quelques questions sont ainsi soulevées dans le document de restitution disponible ici >>
Comment les questions agricoles ont-elles été saisies par les élèves en diplôme ? Comment ont-elles été intégrées à la formation ?
Y a-t-il tant de travaux agricoles que cela portés par des paysagistes en formation ?
Quels outils, quelles connaissances, quelles méthodes d’enquête cela leur demande-t-il ?
Et ensuite, existe-t-il des commandes professionnelles portées sur des enjeux agricoles ?
Comment parler d’agriculture en tant que paysagiste maître d’œuvre ?
Les postures professionnelles évoluent-elles ?
Ces résultats sont issus d’une étude réalisée par Inès Génuite, alors élève en 4A à l’École de la Nature et du Paysage, en avril-mai 2023, encadrée par Lolita Voisin et Amélie Cénet, à l’échelle de tous les TFE de l’École de la Nature et du Paysage de Blois (INSA Centre Val de Loire) et constitue le résultat de neuf semaines de stage de recherche portés par l’UMR CITERES (Université de Tours). Cette étude est réalisée en parallèle d’un travail de thèse portant sur l’accompagnement de la transition agroécologique par la mise en place de processus de projection spatial collectifs à l’échelle territoriale, mené par Amélie Cénet, à INRAE-UMR SAS, à Rennes.